LADY S
Missions suicides

Shania Rivkas se trouve en Turkménistan, à Achgabat. Alors qu’elle s’est rasée le crâne, elle œuvre sans plaisir pour une organisation de l’ombre se nommant le Ministère. Là, elle doit intervenir secrètement dans la demeure d’un oligarque afin d’y lâcher des tracts décriant la dictature locale. Son méfait exécuté, elle s’apprête à s’enfuir lorsqu’elle découvre que son fils Alexis habite les lieux. Elle est surprise par les gardes qui, après l’avoir assommée, l’entrainent sur les bords d’un cratère en fusion. Sa dernière heure est arrivée ! Mais comment en est-elle arrivée là ? Il suffit pour cela de revenir huit ans en arrière, au moment où Shania a décidé de partir rejoindre Action 19 au Mawali, pour une mission humanitaire. C’est dans le cadre de cette dernière qu’elle est bientôt approchée par le Centaure, consultant de l’organisation internationale le Ministère, qui l’oblige à aller négocier la libération d’un groupe de lycéennes détenues par un individu devenu terroriste qu’elle connaît très bien. Sa mission va se révéler compliquée, surtout que l’affaire sur laquelle Conrad, son ami de la CIA, travaille ne va pas tarder à la rattraper.

Par phibes, le 23 septembre 2023

Notre avis sur LADY S #16 – Missions suicides

Alors que l’on pensait que Lady S vivait sa dernière aventure, la belle estonienne Shania revient dans les bacs cette fois-ci guidée par Laurent Frédéric Bollée qui vient épauler Philippe Aymond. De nouvelles pérégrinations se trouvent donc au menu qui a la particularité de se scinder en deux volets au minimum.

Pour bien marquer les esprits et susciter l’appétit du lecteur (la couverture de l’album en impose déjà), les auteurs ont décidé d’ouvrir leur équipée sur les derniers moments vécus par leur belle héroïne tout en la transformant physiquement (tête rasée). Cette ouverture parfaitement huilée se veut on ne peut plus engageante et fait office d’électrochoc, au point de susciter un gros questionnement sur le pourquoi de ses agissements secrets au Turkménistan et de son devenir inquiétant à court terme.

Qui dit questionnement, dit également soif de réponses ! c’est ce que fait le scénariste en remontant dans le temps, en allant chercher bien loin les débuts d’une affaire gérée par la CIA liée au crash d’un avion et en relatant le départ de Shania pour le Mawali. Les pions sont donc posés progressivement et orientent le récit dans deux directions différentes (l’une suivie par Conrad, l’autre par Shania), deux courants qui vont à coup sûr converger vers un point commun, le Mawali.

L’on concèdera que la mécanique reste bien huilée. Tout en faisant appel à des personnages que l’on a déjà rencontrés antérieurement, le récit se révèle des plus captivants grâce à une bonne dose d’actions et à une intrigue soutenue taillée sur mesure pour Shania.

Philippe Aymond, libéré semble-t-il de la gestion scénaristique et des couleurs, peut donc se focaliser sur le dessin. A cet égard, l’artiste ne dépareille pas de ce qu’il a fait précédemment et nous assure d’une mise en images toujours aussi rigoureuse, quasi-photographique, traitée dans un réalisme détaillé qui reste impressionnant. Shania continue, du fait de son charisme attachant et de sa force à affronter le danger, à porter superbement les péripéties et à emballer le lecteur.

Une première partie alléchante partagée entre les tribulations de la belle Shania et du volontaire Conrad qui, bien sûr, en appelle une suivante que l’on espère au plus tôt.

Par Phibes, le 22 septembre 2023

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