LAST MAN
Volume 3

Ce nouveau volume de Lastman ne tourne pratiquement, tout du long, qu’autour de Marianne et Adrian, leurs déboires à Nillipolis et leur confrontation avec cette justice très particulière qui règne dans la ville.

A mille lieux de leurs habitudes dans la vallée cette aventure va surtout permettre à la mère et son fils d’être confrontés à une toute autre réalité, bien plus dure et injuste que ce qu’ils connaissaient jusque là ! Et d’ailleurs le portrait que dressent Vives, Balak et Sanlaville de cette ville complètement corrompue, livrée au bon vouloir d’une justice aux mains de la pègre locale, est vraiment jubilatoire. On sombre vite dans une sorte de caricature qui rappelle des univers comme celui de Mad Max par exemple ou ce genre de délires post apocalyptiques !
Marianne est embarquée par les flics, assimilée aux prostituées du coin, de par son exceptionnelle beauté, s’ensuit un procès parodique qui tourne vite à l’affrontement physique entre avocat, dans l’arène sous les hurlement de l’assistance. Progressivement, la belle prend de plus en plus d’importance, d’autant qu’elle montre rapidement qu’elle maîtrise elle aussi les sorts qu’Adrian rêve de connaître à son tour. Ce retournement de situation, qui montre bien que Marianne est loin de n’être que la belle blonde aux gros seins de l’histoire, qu’elle est certainement le vrai caractère de la série, celle qui réfléchit, qui prend des décisions et reste prête à tout pour aller jusqu’au bout, pour son fils et elle même !

Un troisième album qui gagne en épaisseur, donc, car on échappe au schéma des deux précédents volumes, à ces fight qui tiennent sur les 3/4 des planches… Ici c’est l’aventure, la vraie, avec un côté délirant qui captive le lecteur. On ne sait jamais vraiment ou cela va nous mener, si ce n’est que Marianne et Adrian vont forcément en réchapper et que le voyage pour retrouver Richards ne vient que de débuter.

La formule de la série fonctionne parfaitement. Un peu de matière décérébrée, de belles nanas aux courbes affriolantes, des héros charismatiques et un background aux petits oignons, le tout saupoudré de combats, d’une légère touche de cynisme et d’une petite critique sur la justice et c’est parti !
Les planches sont très enlevées, parfaitement mises en scènes grâce à un storyboarding très très efficace et un graphisme qui, même s’il entérine le côté joyeux fumiste du projet, n’en demeure pas moins de plus en plus beau, allant même jusqu’à nous proposer très régulièrement de très belles cases et planches ! J’avoue que les visages des uns et des autres (surtout des unes !) sont excellents, alliant un sens de l’épuration très maîtrisé et une sobriété des moyens fascinant

Lastman n’est pas une série exceptionnelle en terme d’originalité et d’innovation, malgré tout elle reste une très bonne lecture qu’il serait ridicule de bouder !
Avis aux amateurs !

Par FredGri, le 10 décembre 2013