LEGIO PATRIA NOSTRA
Tierras calientes

En février 1863, le légionnaire tambour Casimir Laï s’interroge sur les intentions réelles du Maure qui l’a suivi dans son enrôlement au sein du régiment étranger. Est-il là pour le tuer ou pour une tout autre raison ? Alors qu’il se prépare à partir pour le Mexique, Casimir a la surprise d’apprendre que sa dulcinée Zélie a décidé de le suivre. Après quarante huit jours de traversée durant lesquels le Maure démontre, couteau à l’appui, qu’il n’a rien contre Casimir et qu’il partage même ses punitions, le corps expéditionnaire atteint les côtes mexicaines. Là, la mort plane sur la ville côtière qui est grevée par une grosse épidémie de fièvre jaune et qui provoque bientôt des ravages dans les rangs militaires. Une mission lui est toutefois attribuée par la hiérarchie, celle de reconnaître la longue route pour un futur convoi qui pourrait grandement intéresser les forces mexicaines. Le Capitaine Jean Danjou qui est désigné pour cette expédition doit amener sa compagnie au cœur des Tierras Calientes. Leur périple sur lequel souffle un sinistre vent de traitrise va vite prendre des proportions inhumaines.

Par phibes, le 12 juillet 2023

Notre avis sur LEGIO PATRIA NOSTRA #3 – Tierras calientes

Reprenant le cours de leur récit ayant trait à la tristement célèbre Bataille de Camerone reconnue toutefois comme un haut fait de guerre de la Légion étrangère, Jean-André Yerlès et Marc-Antoine Boidin nous font découvrir au travers de ce troisième volet l’arrivée du fameux corps expéditionnaire en terres mexicaines et son engagement sur les Tierras Calientes.

A la faveur d’un séquençage toujours aussi efficace, cette évocation historique permet une fois encore de nous intéresser à plusieurs personnages clés comme le Capitaine Danjou, le tambour Casimir Laï et le Maure, chacun dans leurs pérégrinations et tous les trois promis (comme on le sait) à participer aux échauffourées de ce 30 avril 1863.

Tout en respectant évidemment l’esprit de ce fait d’armes, Jean-André Yerlès fait en sorte d’y introduire un souffle aventureux, avec drame, passion et traîtrise. La forme documentaire est, de fait, éclipsée par nombre de tranches de vies dans lesquelles des intrigues se nouent ou se dénouent fort agréablement. Eu égard à cette diversité, l’histoire gagne en attrait, captive tout en instruisant sur l’engagement de ces légionnaires, sur leur esprit de corps, dans un contexte sulfureux.

Un mention toute particulière est à donner à Marc-Antoine Boidin qui continue à nous gratifier d’illustrations de grande qualité. Assurément bien documenté, l’artiste nous offre une évocation de choix, explicite quant il s’agit de la description du régiment étranger et de ses soldats, de la dureté de leur engagement, dans une authenticité idoine et une recherche de colorisation parfaitement adaptée.

Un troisième volet impeccable qui préfigure avec beaucoup de subtilité et d’intérêt la destinée tragique de la fameuse compagnie du Capitaine Danjou.

Par Phibes, le 12 juillet 2023

Publicité