LES PETITS RIENS DE LEWIS TRONDHEIM
Les chemins de désir

La déambulation est souvent source de questions, de découverte, de surprise, de fascination. Lewis, véritable globe-trotter, n’est pas en reste pour s’interroger sur toute chose qui l’entoure comme ces chemins que tracent les piétons dans les espaces verts, des chemins de désir qui se veulent de véritables raccourcis constitués librement et partagés par d’autres. Voilà un petit rien parmi tant d’autres qui alimentent les généreuses chroniques de Lewis et qui forment subtilement un tout.

Par phibes, le 26 février 2024

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Notre avis sur LES PETITS RIENS DE LEWIS TRONDHEIM #9 – Les chemins de désir

Auteur pour le moins prolifique, Lewis Trondheim est de ceux dont l’environnement inspire. Pas besoin d’aller chercher midi à quatorze heures, l’artiste fait feu de tout bois et se nourrit généreusement de ce dont il est le témoin privilégié. Ce neuvième tome le prouve encore une fois et sous le couvert d’un florilège anarchique, révèle au grand jour les nombreuses découvertes certes peu capitales mais qui ont le mérite de s’y intéresser momentanément.

Grand voyageur devant l’éternel, l’auteur ne manque pas, en véritable touche à tout, de coucher sur le papier tout ce qui peut l’interpeller. De Dubaï à Montpellier, de la Corse en Chine, du Portugal au Sultanat d’Oman, la matière première est des plus copieuses et les raisons de détecter des petits riens sont multiples. S’attachant à des instantanés souvent simples, prenant le temps de les apprécier, Lewis ne manque pas de se poser des questions qui se veulent élémentaires et se donnent des réponses, des réflexions qui le sont également. Sur ce point où le pas grand-chose est à l’honneur, l’auto-dérision prend le pas et nous livre un message humoristique des plus rafraîchissants.

Bien sûr, ces instants de réflexion, d’émerveillement, d’étonnement ont l’avantage d’être croqués à la faveur d’un coup de patte averti. Se plongeant dans un univers pseudo animalier dont il a le secret et qui le motive (on reconnaît la touche Lapinot, Ralph Azham et autres), Lewis Trondheim nous offre de sympathiques encrages tout en finesse (voire de très beaux quand il s’agit de la représentation de lieux mythiques), à main levée, rehaussés par une colorisation aquarellée aux effets très agréables.

Un neuvième album bourré de petits riens qui, mis bout à bout, a l’avantage d’égayer notre existence.

Par Phibes, le 26 février 2024

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