LESTER COCKNEY
Irish Melody
Au sud de l’Irlande du 19ème dans le comté de Kerry, un jeune orphelin de souche anglaise est la cible de railleries de la part de gosses de son age. Malgré tout, le garçon qui répond au nom de Lester Mahoney dit Cockney, résiste tant bien que mal à ces attaques. S’étant lié d’amitié avec Thimoty Llewelyn, un vieux colporteur, il aspire à une enfance moins amère dans laquelle les chevaux prennent une place prépondérante. Par ailleurs, Shirley, fille de l’aristocrate local, mène une vie peu enthousiasmante entre un père hautain et une tante persécutrice. Ces deux enfants de souche bien différente ont un point commun, la quête d’un peu d’amour.
Par phibes, le 1 janvier 2001
Notre avis sur LESTER COCKNEY # – Irish Melody
Alors qu’il a réalisé "la déchirure", le septième tome de la saga historique de son rouquin préféré, Lester Cockney, Franz décide de lever, en ce spin-off, le voile sur une partie de l’enfance de ce baroudeur au caractère entier.
Cette tranche de vie irlandaise est un réel plaisir de lecture. En effet, les vicissitudes du jeune Lester ont quelque chose de prenant sans toutefois faire sombrer dans un apitoiement extrême. Car l’adolescent a du courage à revendre et Franz est là pour nous le faire sentir. Certes le contexte politique de l’Irlande en ce siècle ne lui est pas favorable, lui le fruit non attendu d’une autochtone et d’un anglais, puisque cette nation subit le joug d’une Angleterre omniprésente.
Par ailleurs, l’auteur s’inscrit en rapporteur d’un milieu social et d’une partie du monde qu’il aime. Ses grandes étendues qu’il décrit avec passion dans ses vignettes, ses apports historiques qui accompagnent les tribulations de Lester, ses personnages qui se côtoient tantôt avec déférence, tantôt avec indifférence, ses traditions ancestrales qu’il nous exhibe, viennent fixer merveilleusement le cadre de sa fiction.
Sans aucun temps morts et avec un naturel bluffant, Lester se découvre à nous. Courageux, volontaire, il augure dès à présent une personnalité forte. Son existence difficile ne suffisant, il l’associe à celle d’une jeune aristocrate qui, elle aussi, vit des moments familiaux peu engageants. A ce titre, le lien entre les deux n’est pas, en cet épisode, évident et on peut se poser la question de savoir où va nous mener cette double aventure.
La qualité picturale de cet ouvrage est d’un niveau élevé. La puissance des émotions qui transparaissent dans les regards est éloquente et se savoure à tout bout de champ. Chaque personnage possède une personnalité propre et bien perceptible. De même, les paysages qu’il réalise finement sont de véritables appels au voyage tant ils sont le reflet du côté sauvage de l’Irlande. Les grands espaces où tout est silence viennent contraster avec les petites bourgades, lieux de vie fourmillant et bruyant.
Par Saint-Patrick et tous les saints de l’Irlande, si cet ouvrage passe par vos mains, ouvrez-le et écoutez la mélodie qui s’en échappe. Vous subirez son charme !
Par Phibes, le 19 décembre 2008
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