LIBERTY BESSIE
Guerre froide en Ethiopie

En 1953, alors que Staline vient de mourir, le colonel Oleg Lanovoy est convoqué au Kremlin. Craignant en premier lieu pour sa personne, il se voit avec surprise confier une mission consistant à accroître les relations de l’URSS avec les pays africains et poursuivre la formation des pilotes locaux. Revenant d’une escapade kenyane musclée durant laquelle elle a pu avec brio exfiltrer des ressortissants, Bessie Bates, jeune pilote américaine émérite stationnée en Ethiopie, attire l’attention de Lanovoy. Après avoir convaincu sa voie hiérarchique, ce dernier envoie une pilote russe Natalia Bortsova libérée du goulag en Afrique pour fraterniser avec Bettie et la pousser à travailler pour l’Union soviétique. Les difficultés d’approvisionnement rencontrées par la base aérienne locale russe où sont stationnés ses avions Yak vont permettre à Natalia de prendre contact avec Bettie et de lui confier une première mission, celle d’aller récupérer les pièces de rechange au Soudan. Subjuguée par les chasseurs russes plus modernes que son Sikorsky, Bettie ne voie pas venir le danger, au grand dam de son mécanicien et ami Max.

Par phibes, le 30 août 2023

Notre avis sur LIBERTY BESSIE #3 – Guerre froide en Ethiopie

Alors que l’on aurait pu penser que l’histoire de Bessie était finie après le deuxième tome, voilà que s’ouvre pour notre plus grand plaisir un nouveau diptyque dans lequel la sémillante héroïne va une fois de plus nous entraîner dans des péripéties aéronautiques. Désormais stationnée en Ethiopie avec son ami Max, la jeune pilote va malgré son isolement territorial être touchée de plein fouet par les retombées de la Guerre froide qui s’est installée à la suite de la seconde guerre.

Jean-Blaise Djian et Patrice Buendia qui succède à Pierre-Roland Saint Dizier fortifient leur association en nous offrant une histoire particulièrement bien campée grâce à une assise historique solide. Nous immergeant dans les ambiances d’affrontement des blocs et surtout dans l’après Staline où le corps politique russe semble craindre pour son avenir, les coscénaristes font en sorte d’établir une intrigue insidieuse au sein de laquelle Bessie va devoir se débattre.

Notre héroïne reste le pivot essentiel de ce récit, associée à une autre jeune femme, Natalia, qui, en ce premier volet, œuvre en sous-main pour une entité politique totalitaire. Les deux femmes sont des plus probantes dans leurs agissements qui ont le privilège certes dans une tension palpable mais aussi de nous entraîner sous le couvert de cette manipulation sournoise aux effets dramatiques possibles dans un partage de passion pour l’avion, en pleine évolution (de l’hélice il passe à la réaction).

Vincent continue à tirer son épingle du jeu graphique en nous offrant une fois de plus une bien belle mise en images qui cache un gros travail de fonds. Il suffit de se plonger dans le cahier des coulisses de l’album pour découvrir, à partir du scénario textuel, les différentes étapes de la réalisation de planches jusqu’à la couleur effective. Le résultat fait, à n’en pas douter, impression tant les personnages (Bessie en premier lieu toujours aussi craquante) et leur environnement sont particulièrement convaincants.

Un début de deuxième cycle très engageant dont la finalité dramatique ne peut que susciter l’envie de voir la suite… Vite !

Par Phibes, le 30 août 2023

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