LORD GRAVESTONE
Le baiser rouge
En 1823, sur le territoire anglais, John Gravestone est parti en chasse d’un loup-garou qui sème la terreur dans les Landes de Dartnoor. Aidé en cela par son précepteur Tibbeth, il se fie aux hurlements de la bête qui l’entraîne au plus profond d’une forêt sombre. Celle-ci est bientôt décelée et rapidement mise au tapi. Malheureusement, il ne s’agit pas d’un haut-gris comme espéré mais plutôt le révérend Sheridan qui agissait ainsi pour terroriser ses ouailles.
Pendant ce temps, à Rome, Aleister Gravestone dit Père Théophile, grand exorciste de la cité papale, continue inlassablement à former les jeunes prêtres qui désirent lutter contre les démons. Parallèlement, par le biais de son assistant, il consigne pour les générations futures son témoignage sur le manuscrit adéquat. Les évocations qui en découlent font ressurgir de douloureux souvenirs concernant en particulier la belle Camilla et sa rencontre avec le vampire Achéron. Aleister et son frère Luther s’étaient employés avec force à les mettre hors d’état de nuire. Malheureusement, si Achéron et Luther étaient mort, subsistait toujours la menace de Camilla.
Alors qu’il se prépare à partir sur les traces de son père Luther, John Gravestone se rend coupable d’assassinat du père de sa petite amie. Sa condamnation va attiser la soif de vengeance de Camilla.
Par phibes, le 5 mars 2022
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782344018774
Notre avis sur LORD GRAVESTONE #1 – Le baiser rouge
La doublette d’artistes à l’origine du triptyque historique Horacio d’Alba se reforme pour notre plus grand plaisir. Jérôme Le Gris et Nicolas Siner remettent donc à nouveau les couverts pour nous intéresser cette fois-ci à une aventure fantastique à l’époque prévictorienne qui fleure bon le soufre et le sang.
A l’appui d’une ossature que l’on pressent solide, ce premier volume nous immerge dans les ambiances vampiriques à la Bram Stocker. Fort d’une entrée en matière on ne peut plus explicite sur le sort scellé du personnage principal, John Gravestone, le récit nous conduit habilement au sein d’une adversité extraordinaire entre vampire et chasseur patenté. Eludant une linéarité qui aurait pu être préjudiciable au rythme de cette aventure haletante, Jérôme Le Gris fait en sorte de jouer subtilement, à coup de flash-back, sur les époques, sur les personnages (en particulier le cercle familial de John) pour mieux camper les caractères de ces derniers et également sur le processus de vampirisation pour bien cadrer son intrigue. Par ce biais, l’on apprend à connaître en profondeur Lord Gravestone à travers ses tourments, ses aptitudes ésotériques, ses aspirations réelles mais aussi via son passé ô combien douloureux en lien avec les forces du mal.
Ce volet se veut, par son côté sombre, réellement addictif. Eu égard aux scènes violentes, les péripéties ont tendance à nous prendre vivement à la gorge et sans desserrer leurs crocs, nous transportent dans un lourd contentieux entre êtres mythiques et exorcistes qui n’attendent plus qu’à assouvir leurs vengeances respectives. Ce tome met bien l’accent sur cette tonalité extrême qui attise notre curiosité et qui a le privilège d’être maintenue jusqu’à un final surprenant qui suscite bien des inquiétudes pour la suite.
La partie graphique est, sans mauvais jeu de mot, réellement vampirique. En effet, Nicolas Siner confirme haut la main ce talent d’artiste que l’on pu apprécier dans sa série Horacio d’Alba ou dans ses autres collaborations. Son dessin reste dynamique à souhait et met en exergue une vision picturale de toute beauté proche d’un réalisme impressionnant. Il trouve l’excellente méthode pour assombrir le récit en utilisant un gros encrage très performant, mis en relief par une colorisation parfaitement adaptée. On saluera sa performance au niveau des décors fameusement angoissants et des personnages au potentiel attractif remarquable à commencer par l’envoutante Camilla et bien sûr le tourmenté John.
Un premier volet ensorcelant quant à sa noirceur et son approche très réussie du mythe des vampires. Vivement le tome suivant !
Par Phibes, le 5 mars 2022
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