LORD GRAVESTONE
Le dernier loup d'Alba

En 1823, à la suite de sa pendaison en place publique, John Gravestone a été officiellement inhumé dans le cimetière de Cornwood en Cornouailles anglaises, rejoignant ainsi la tombe familiale. Officieusement, son oncle Théophile, grand exorciste de la cité de Rome, s’est accaparé le corps fiévreux de John marqué par la morsure de la vampirique Camilla pour tenter de le soustraire au plus vite à la vindicte de celle-ci. Pour cela, il a décidé de l’éloigner des lieux où il a vécu et de rejoindre le nord, vers l’Ecosse, à destination d’une résidence familiale isolée, Greggor’s Castle. Mais le danger, personnifié par Camilla, reste de mise et pour le contrer définitivement, le Père Théophile et Tibbett, le fidèle majordome du jeune Lord, vont devoir jouer leur dernière carte, celle qui consiste à faire revenir un autre démon aussi terrible. Auront-ils gain de cause dans le combat qui s’annonce ? Et si la tournure des évènements les prenait à revers !

Par phibes, le 15 septembre 2022

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Notre avis sur LORD GRAVESTONE #2 – Le dernier loup d’Alba

Après nous avoir saisi à la gorge via la première partie de leur récit vampirique sortie six mois auparavant, le tandem indissociable composé de Jérôme Le Gris et Nicolas Siner regagnent les vitrines de tous les libraires de France et de Navarre en nous offrant la suite des péripéties hors norme vécues par le jeune Lord Gravestone.

C’est donc évidemment sur une note particulièrement sombre et dramatique que nous abordons cette suite après que John Gravestone ait été pendu pour avoir tué le père de son aimée et qu’il est reçu le baiser rouge de Camilla. Nous retrouvons donc les mêmes protagonistes (John, Camilla, Théophile et Tibbett) qui bien sûr n’ont pas fini de se croiser et ce, dans des moments intenses et mortifères. A cet égard, Jérôme Le Gris vient ici atténuer quelque peu et pour juste un temps ses propos, nous invitant dans une nouvelle rencontre de laquelle quelque chose de sincère va émerger. La romance qui en découle apporte une réelle douceur au milieu de cette brutalité ambiante, servie en cela par un verbiage vampirique de grande beauté.

L’histoire aux accents draculéens reste donc des plus entreprenantes et part dans des circonvolutions non pas originales mais très appréciables. Les personnages sont particulièrement convaincants (John et Camilla tout spécifiquement – Marie reste pour l’instant dans la réserve), chacun dans leurs intentions et leur rencontre génère comme il se doit un sacré affrontement où la démesure peut prendre toute sa part, brutale, sanglante et imparable.

Côté dessins, Nicolas Siner sait nous plonger habilement dans cette époque prévictorienne aux ambiances lugubres, au moyen d’un travail riche en matière et en réalisme. L’artiste fait preuve d’un cadrage avisé, n’hésitant pas à forcer les gros plans sur des regards profonds et à jouer sur la richesse des décors. Il sait aussi devenir violent quand il le faut à la faveur d’un coup de crayon puissant surtout lorsqu’il est question d’affrontement entre créatures mythiques. Evidemment, les ambiances dramatiques sont subtilement plombées par une colorisation volontairement sombre.

Une deuxième partie toute aussi vampirique que la précédente. On attend avec impatience le troisième et dernier volet !

Par Phibes, le 15 septembre 2022

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