LOUP M'A DIT (LE)
Seconde partie

Dans les profondeurs de la forêt ardennaise vit Ambre. Surnommée la Loba, elle habite seule une cabane en marge de toute présence humaine. Tourmentée par des souvenirs pour le moins dramatiques qui l’ont poussée à fuir la compagnie des hommes et à se terrer définitivement, elle voit sa quiétude troublée par l’arrivée d’une jeune femme géologue, Adèle, procédant à des analyses de terrain. Cette dernière tente de l’approcher sans résultat jusqu’au jour où elle rapporte à la Loba un os de patte de loup. Reconnaissant là ce qu’elle cherche depuis très longtemps, elle peut enfin faire le rite de renaissance de son ancienne Louve tuée sauvagement par des chasseurs locaux et en particulier le cynique industriel Charles Dulieu. Cet évènement va permettre à la forêt de s’éveiller enfin. Malheureusement, un péril plane sur ce territoire vierge reconnu pour sa biodiversité exceptionnelle, un péril porté par le projet d’implantation d’éoliennes gigantesques. Comment faire pour préserver la forêt et tout ce qui y vit ? Lucien, fils d’Ambre, va s’engager dans la lutte et tenter de la retrouver.

Par phibes, le 24 janvier 2022

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Notre avis sur LOUP M’A DIT (LE) #2 – Seconde partie

Ce deuxième et dernier volet ayant trait à la Loba découverte dans le tome précédent est l’occasion d’apporter des réponses complémentaires sur le passé de cette vieille femme ermite de la forêt ardennaise. Toujours porté par ses aspirations environnementales et par les mythes/légendes qui se rapportent à sa région de prédilection, Jean-Claude Servais vient donc nous offrir la suite de son équipée contemporaine qui lance le débat du dépérissement des zones naturelles par la main inconsciente de l’homme.

Dans un concept visiblement partisan, l’auteur nous livre avec humanité un récit bienfaisant et dramatique construit sur des éléments probants accompagnés de faits plus mystiques. Dans cet enchevêtrement scénaristique qui mêle réalité et fiction, il ne manque pas de se faire l’évocation d’une thématique récente bien documentée à laquelle Jean-Claude Servais a été confronté réellement. De fait, l’on concèdera que son histoire à la dimension humaine fait mouche tant elle met en évidence le danger qui plane au-dessus de l’homme et de son environnement.

Le discours est clair et marquant. Grâce à son talent de narrateur et avec un petit brin de mysticisme, l’auteur parvient à faire vibrer notre sensibilité sur la profondeur de ses personnages, sur la beauté de la nature, mettant le doigt d’un côté sur l’appétence destructrice de certains hommes et par ailleurs sur l’instinct de préservation d’autres. Au milieu de cet antagonisme, Ambre trace sa voie, semée de drames mais aussi de belles rencontres auxquelles nous serons conviés généreusement.

Jean-Claude Servais continue à nous charmer aussi grâce à ce travail de fourmi qu’il réalise pour illustrer ses récits. Une fois encore, l’artiste ne plaint pas le coup de crayon pour nous plonger dans les ambiances naturelles de sa propre région du sud de la Belgique. La restitution de cette dernière passe par un réalisme remarquable qui d’ailleurs en a fait sa marque de fabrique, le tout relevé par les couleurs de Raives toujours aussi habile avec sa palette.

Une fin de diptyque sensible qui se veut un véritable plaidoyer en faveur de l’écologie et de Mère Nature.

Par Phibes, le 24 janvier 2022

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