MARQUE DU PECHE (LA)
La nuit de la disgrâce

Partie pour tenter de retrouver son amant, Thomas, disparu après avoir cherché à distribuer une missive à une comédienne, la belle Angustias, filleule du dictateur argentin Juan Manuel De Rosas, a été capturée par une tribu d’Indiens. Lors de sa terrible captivité, elle met inopinément la main sur le calepin du disparu, lui prouvant ainsi que celui-ci a été, lui aussi, prisonnier des Indiens. Malgré tout, où est-il ? Devant le mutisme de ses tortionnaires, elle voit en la lecture du carnet de croquis la possibilité de glaner les indices utiles à ses recherches et plus que ça encore. Pour cela, un bond en arrière est nécessaire au moment …
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur MARQUE DU PECHE (LA) #2 – La nuit de la disgrâce

Enfin, la suite tant espérée (pour ma part, du moins) des péripéties amoureuses franco-argentines a trouvé le chemin de nos bacs préférés (07/2009). En effet, ayant vécu la cession au profit de Glénat/Drugstore, de la maison d’édition Albin Michel (qui a publié le premier ouvrage de la série), le duo d’auteurs d’origine latine formé par le prolifique Carlos Trillo ("Point de rupture", "Bang bang", "Spaghetti brother"…) et le méconnu Horacio Domingues ("Lazarus Jack") revient en force, grâce à leur nouvel éditeur, pour continuer à nous faire vivre les parcours tumultueux d’Angustias et de Thomas.

Toujours plongé dans le contexte conflictuel de l’Argentine du XIXème, le récit du présent album fait tomber le lourd secret des origines de la belle  Argentine. Mensonge et trahison fratricide sont au menu de cette non seulement belle mais aussi difficile histoire évoquée au travers d’un carnet intime faisant le lien entre deux passionnés. A cet égard, Carlos Trillo, qui fait vivre de multiples tracas à son héroïne, encense l’amour avec un grand A à tel point que les pires vicissitudes que subit la belle prisonnière n’ont pas de prise sur celle-ci.

L’originalité de cet album est que, bien que les cartes s’abattent une à une autour de la jeune éplorée, le contact tant souhaité entre les deux concernés n’a pas encore droit au chapitre et semble s’orienter vers une idylle impossible. Aussi, l’on subira plutôt les terribles étreintes et machinations à l’encontre d’Angustias, engluée dans un entourage nauséabond, empli de sauvagerie et au bord de la folie. Si l’amour est bien sûr le sentiment qui domine, la cupidité, le mensonge, la vengeance apportent leur lot d’intenses émotions servies dans une ambiance météorologique apocalyptique.

Angustias, vue par Horacio Domingues, est d’une beauté imparable. Le trait doucereux qu’il utilise a le don de charmer et peut faire passer le plus terrible des messages sans faire détourner les yeux du lecteur. Ces graphiques dégagent une sensualité extraordinaire, exhalant avec force les formes généreuses de ces protagonistes féminins. Utilisant un crayonné bien appliqué, agrémenté d’une colorisation directe des plus probantes, le dessinateur au talent avéré ne peut que recevoir, devant tant de beauté, l’adhésion du lecteur.

Ce deuxième tome est une bien belle romance émouvante et dangereuse qui mérite un coup de cœur gros comme ça. Vivement la suite !
 

Par Phibes, le 7 juin 2009

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