MEDIAENTITY
Tome 2
Pendant que les médias se font les gorges chaudes de l’affaire Magoni et de la perte sèche de 4 milliards qu’il a occasionnés à son employeur la SCG, un mystérieux individu est parvenu à détourner via son ordinateur des photos pour le moins compromettantes de la star Ryoko Okada avec une adolescente. Il les refile à Lola Castel, journaliste débutante chez Celeb’s qui le soumet en comité de rédaction. N’ayant pu étayer son scoop pour qu’il soit publié, elle trouve toutefois le moyen de le divulguer via le blog du journal qui l’emploie. De son côté, l’ancien trader Eric Magoni en fuite a échoué dans un camp de gens du voyage. Pour le moins déstabilisé par ce qui lui arrive, il se retrouve face à des personnes faisant partie des à qui comprennent étrangement son sort, en particulier Camille. Par ailleurs, Henri, le journaliste de News Patrol qui a été témoin de l’escapade du trader Eric Magoni, a décidé de poursuivre ses investigations en tentant de retrouver Wilhem le clochard. Grâce à ce dernier, il espère comprendre ce qui se trame autour du trader en fuite. Est-il coupable ou victime d’une machination via le réseau social Mediaentity ?
Par phibes, le 7 février 2014
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Scénariste :
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dessinateur :
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Sortie :
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ISBN :
9782756050713
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Notre avis sur MEDIAENTITY #2 – Tome 2
A peine 6 mois ont suffi aux deux artistes à l’origine de cette aventure à suspense cyber sociale pour nous offrir le deuxième volet et ainsi répondre à l’attente des lecteurs de la première heure qui n’ont pas manqué de s’interroger sur les malheurs intrigants d’Eric Magoni, le trader de la SCG.
Avec ce deuxième opus, on pourrait penser en abordant les premières pages, que celui-ci va se focaliser sur le cas d’un autre personnage, en l’occurrence la star pour ado Ryoko Okada, dont l’entité, sur le réseau social Mediaentity, a été piégée, et suivre, à l’instar de Magoni, la réponse de celle-ci face à la campagne de dénigrement que ses pseudo errements vont provoquer. Or, il n’en est rien puisque Simon le scénariste a décidé de continuer à concentrer son intrigue autour de son premier personnage en fuite tout en lui donnant bien évidemment beaucoup plus d’étoffe.
Grâce à une évocation séquencée très habilement éludant toute linéarité, l’histoire nous offre la possibilité de rentrer un peu plus dans ce complot nébuleux de portée internationale qui touche toute personne dont l’entité a été piratée. Pour cela, à la faveur de deux personnages clé (Wilhem le clochard et une nouvelle venue, Camille), l’on va commencer à saisir ce qui arrive à Magoni et à d’autres "infectés". On va découvrir le choix (forcé) de ces derniers, leur dissidence qui les transforme en Anti-A, leur nouveau mode de vie… Par ailleurs, on sera partiellement affranchi, via les investigations du journaliste Henri, sur le rôle un tantinet ambigu du charismatique Wilhem. Par ce dernier, la menace tentaculaire via le mode opératoire automatisé de Mediaentity, commence à prendre forme dans une description finement et homéopathiquement soupesée et qui donne à l’intrigue générale une hauteur tout à fait profitable. Malheureusement (pourrait-on dire), rien ne filtre quant à l’origine des infections (dérèglements, piratage…) et on espère que le tome prochain saura l’ébaucher.
Au niveau graphique, Emilie apporte une profondeur beaucoup plus agréable. Les aplats unis du premier tome qui donnaient un côté froid s’estompent au profit d’arrière-plans beaucoup plus riches en détails et en couleur (la participation d’Hubert est à ce titre très avantageuse). Il n’en demeure pas moins que le trait de cette dessinatrice reste ajusté et bien expressif. Les perspectives sont bonnes tout comme les sensations d’emballement, via des instantanés fuyants, sont pour le moins grisante, prouvant que l’artiste joue sur une partition évolutive qui se veut des plus favorables.
Un épisode remarquablement entreprenant voire addictif qui apporte certes son lot de réponses mais qui sonne aussi comme une alerte sur le trafic de données personnelles via l’usage excessif des réseaux sociaux, commerciaux et autres.
Par Phibes, le 7 février 2014
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