MEGAFAUNA
Le livre des délices et des infortunes

Deux ans après l’énorme surprise que fut le premier volume, nous retrouvons Nicolas Puzenat qui conclue ici son excellent diptyque.
Nous avions laissé cet univers au moment ou une troupe de gardes renégats venait surprendre Timoleon dans ses appartements. Ce second volume prend place quelques temps plus tard, alors que Pontus et la princesse Brumel sont dorénavant des fugitifs, poursuivis par les troupes des Guérisseuses qui n’ont en effet jamais vu d’un bon œil l’arrivée de ces Mérogs en terre Nor. Il n’est donc plus question de dialoguer, de jouer les diplomates, mais bel et bien de survivre, tout en essayant de trouver de l’aide.

Nicolas Puzenat axe ainsi une grande partie de son scénario sur l’errance de ces personnages qui nous font découvrir d’une part les nuances de cet univers extrêmement riche et complexe, ainsi que les différences qu’il y a entre les différentes communautés, mais surtout, c’est le moyen de mieux comprendre les conflits de pouvoir qui font rage et qui déchirent ce monde divisé en deux.
Ce qui est d’ailleurs intéressant c’est que l’on comprend très bien que tout ne se résume pas à une dualité entre Nor et Mérogs, qu’au sein de deux camps il y a des dissensions, que chacun héberge des sous-communautés qui ont chacune leur propre culture. Il y aurait largement de quoi remplir d’autres volumes, ne serait-ce que simplement en suivant des voyageurs qui exploreraient le reste des territoires de la carte…
En attendant, c’est un vrai plaisir de s’immerger dans ce voyage particulièrement édifiant, ou l’on glisse d’un rebondissement à l’autre, sur des pistes parfois assez inattendues. Le scénario est vraiment très bien mené, même si c’est souvent assez lent, mais on découvre au fur et à mesure les étapes de ce récit imprévisible et somme toute assez original dans son déroulé.
Une très bonne surprise qui nous laisse malgré tout sur notre fin, on aurait peut-être aimé en lire davantage.

Graphiquement, le dessin peut paraitre parfois assez sec, mais il correspond parfaitement aux ambiances du scénario. L’artiste travaille ses décors, s’attache aux détails sans pour autant tomber dans l’excès. C’est du bon boulot.

Deux albums à lire et relire, sans hésitation !

Vivement recommandé.

Par FredGri, le 5 mars 2023