MEMOIRES DE VIET KIEU
Little Saïgon

Clément Baloup, cette fois, s’intéresse à ces communautés vietnamiennes qui ont émigré aux Etats Unis.
Au fil des rencontres il écoute les trajets des uns et des autres, que ce soit la belle Anh qui a du vivre d’un camp à l’autre en attendant d’avoir son visa et partir loin, aux States. Ou encore Yên qui tenta d’échapper deux fois à des camps avant de réussir à rejoindre sa famille avec sa fille…
Les générations parlent, témoignent d’une expérience différente, selon qu’ils ont grandit au pays ou aux Etats Unis…

Par fredgri, le 12 juin 2012

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Notre avis sur MEMOIRES DE VIET KIEU #2 – Little Saïgon

Je me souviens encore de l’incroyable impression que m’avait laissé « Quitter Saigon » et j’avoue que j’avais hâte de lire ce nouvel opus, qui ne se veut pas vraiment comme une suite, mais plutôt comme une continuité, les seuls points communs étant l’auteur et sa démarche.

Ici, nous retrouvons donc les mêmes épreuves, ce même sentiment de sérénité comme on peut en vivre en se posant après une série d’épreuves très difficiles. L’auteur s’efface derrière les récits qui viennent rythmer cet album, derrière ces incroyables périples qui transcendent une vie, mais qui forgent une génération de survivants.

Contrairement à ce que dit, au début, le cuisinier An Xuan, on a quand même le sentiment que les gens mis en scènes témoignent facilement, tout du moins que l’auteur ne garde que ce qui est finalement le cœur de cet album, c’est à dire les témoignages, bien plus son expérience à lui. C’est peut-être le petit bémol que je mettrais après cette lecture. Car cette non implication, hormis par le biais de l’écriture elle même et du sens de la mise en scène, transforme cet album en travail journalistique plutôt qu’en véritable témoignage d’un auteur sur une expérience de vie, de rencontre qu’il a vécu. On a l’impression qu’en fin de compte si ça avait été n’importe qui à sa place ça aurait été la même chose. Le récit et son contenu dépassant très largement le cadre de l’auteur face à son sujet !

Il n’empêche que c’est aussi captivant que le premier volume, que ces gens qui se confient dévoilent une part importante de leur vie, mais aussi d’une époque pleine de violence, de privation, de désillusion, tout en gardant l’espoir de voir le futur changer. Loin de se cantonner dans un regard apitoyant, cet album garde avant tout la démarche de laisser témoigner des gens qui s’en sont sortis au péril parfois de leur vie, mais en tout cas malgré les épreuves et les traumatismes de la vie.
C’est une très belle leçon que nous laisse découvrir Clément Baloup au travers de ces destinées. Un peuple qui a su remonter ses manches et croire au rêve américain !

En refermant ce volume de 250 pages je me suis mis à penser à ces hommes et ses femmes, à cet artiste qui a su nous guider dans ces planches au graphisme polymorphe et très beau… Au coin d’un petit restaurant viet, d’un bol de Pho…

Par FredGri, le 12 juin 2012

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