MÉMOIRES DU DRAGON DRAGON (LES)
Belgique, c'est chic

En novembre 1792, lors de la bataille de Jemappes entre les troupes autrichiennes et celles de la France révolutionnaire, le dragon Dragon s’est arrangé pour ne pas participer aux combats en tuant son propre cheval. A l’issue de la bataille, son entourloupe est découverte par son supérieur, le citoyen lieutenant général Louis-Philippe d’Orléans qui exige auprès du Général Dumouriez la destitution radicale de Dragon. N’ayant pas été écouté par l’officier obnubilé par la libération de la Belgique, Louis-Philippe décide de faire justice lui-même. Mais sa démarche en faveur de la République est stoppée nette par le massif Danton qui, envoyé par la Convention pour enquêter sur un trafic de fournitures militaires, promet au dragon Dragon toute sa reconnaissance. Et pour cause, ce dernier et Danton sont de mèche pour vider le plat pays de toutes ses richesses. Evidemment, à force de viols inconsidérés et de pillages de lieux religieux, le débauché Dragon ne va pas tarder à soulever le courroux des Belges et de leur représentant local, le chancelier de Brabant Crumpipen. Une fois encore, Louis-Philippe va devoir crier justice ! Mais sera-t-il écouté par Dumouriez ?

Par phibes, le 25 septembre 2023

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Notre avis sur MÉMOIRES DU DRAGON DRAGON (LES) #2 – Belgique, c’est chic

Après un premier opus tonitruant qui nous permettait de découvrir la tonalité historico-humoristique très spécifique des mémoires du fameux Dragon, nous trouvons la suite des pérégrinations de ce personnage ô combien débauché… et également chanceux. Ce deuxième tome nous introduit dans les ambiances meurtrières de la bataille de Jemappes (en Belgique) à l’issue de laquelle notre héros impudique va être mêlé à bien des trafics.

Nicolas Juncker reste donc dans cet univers qui lui convient et qui, sous le couvert d’une bonne base historique (nous sommes à la fin du 18ème, sous la première République) nous permet de goûter aux nouvelles déambulations tragi-comiques de ce drôle de combattant. Ici, nous le retrouvons sous la coupelle du révolutionnaire Danton, dans toute son inculture, sa couardise et son penchant exacerbé pour la gaudriole et nous entraîne dans une succession de péripéties à travers la Belgique qui, à coup sûr, n’en font pas un modèle de dragon.

N’hésitant pas égratigner l’aura des personnages publics comme Danton, le Général Dumouriez, le futur roi de France Louis-Philippe, le chancelier Crumpipen, le scénariste joue avec une réelle légèreté sur le comique de situations, à la faveur de dialogues qui ont le privilège de conforter excellemment cette cocasserie ambiante.

Simon Spruyt est au diapason des intentions de son scénariste. L’artiste se joue de ses aptitudes graphiques semi-réalistes qui, certes, démontrent que la recherche documentaire n’a pas été occultée (voir les décors de la Belgique de la fin du 18ème, la représentation des toiles de maîtres – pas les copies). De même, il montre une belle inspiration pour caricaturer les personnages historiques et leur attribuer des expressions risibles à souhait, y compris le dragon Dragon qui reste évidemment, eu égard à ses nombreuses facéties, le clou du spectacle.

Un deuxième tome dans la lignée du précédent, historiquement bien campé et aventureusement très extrapolé. Un très bon moment de détente et instructif malgré tout !

Par Phibes, le 25 septembre 2023

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