MON PROF LE TUEUR - REBORN !
Ils débarquent en masse

L’auteur poursuit la formation de son anti-héros : le ton reste burlesque avec un scénario rocambolesque et une multiplication d’ennemis tous plus déjantés les uns que les autres. Le rouage narratif reste inchangé : une succession d’épreuves (qui tueraient n’importe qui d’autre) avec une utilisation massive de balles magiques. A ce propos, les balles en question s’avèrent avoir un « double effet kiss cool » des plus désagréables pour le pauvre Tsuna : tout usage abusif entraîne l’apparition d’inscriptions honteuses sur le corps de l’utilisateur et la mort à plus ou moins long terme (comme si cela ne suffisait pas déjà de se retrouver en caleçon la majeure partie de la journée)!
Quoiqu’il en soit, avec ce principe de répétition et surtout sa fréquence au sein d’un même volume, le scénario risque de s’essouffler rapidement. A surveiller donc pour les prochaines parutions.
L’auteur continue à entourer Tsuna de personnages hauts en couleurs pour accentuer son isolement : le monde continue à tourner quand tout devient incohérent autour du « héros » et qu’il semble être le seul à s’en apercevoir. La seule personne qui vit un aussi grand moment de solitude que lui, est un pauvre garçon qui a reçu un paquet destiné à Lambo par erreur et a la très mauvaise idée de vouloir le ramener : l’occasion pour l’auteur d’introduire une rupture dans le récit et de rajouter des effets comiques !

Côté graphisme, le trait reste fin, les fonds assez géométriques. L’impression générale est celle de la clarté, de la simplicité : le dessin est efficace. Les expressions du héros sont déclinées sur le registre de l’exagération pour mieux souligner le décalage entre sa perception et celle des autres. On observe aussi cette mise en opposition dans le traitement des personnages connexes qui sont franchement décalés par rapport à un Tsuna effacé.
Le découpage des cases est varié alternant plans serrés et plans larges. Le traitement des mouvements est aligné sur celui d’une autre série : eye shield 21. On retrouve les lignes de vitesse et la déformation des fonds. Cela renvoie une juste sensation des déplacements. On peut regretter une tendance à la surcharge lorsqu’il s’agit de Tsuna version « mort-vivant au taqué ». Les cases perdent alors en lisibilité.

Une série sympathique mais qui risque de manquer de souffle !

Par KOMORI, le 7 février 2007