MONDE PERDU (LE)
Tome 1

Passionné par ces récits d’explorateurs qui charment les lecteurs du début du XXè siècle Lord Arthur Conan Doyle finit par écrire en 1912 cette première aventure du professeur Challenger (qui comptera 5 romans en tout) ! Mille et une fois adapté, ce livre va aussi inspirer toute une vague d’auteurs, rejoignant ainsi des œuvres comme John Carter, Tarzan…

Christophe Bec reprend donc le flambeau pour donner son interprétation personnelle, plus ou moins fidèlement, et tout de suite le charme opère. Nous sommes dans l’aventure, la vraie, celle qui parle de territoires inconnus, d’aventuriers, d’expéditions en pays hostiles et de grottes cachées derrière des cascades ! Le ton est là et le scénario distille lentement tout ce qu’il faut. Peut-être que progressivement on se dit aussi que le récit peine à se lancer, qu’on se demande si le premier album arrivera au bout des "après deux jours de marches… Après deux semaines à naviguer…" etc. Car en effet, Bec prend le temps de bien poser les bases de son intrigue et de caractériser ses personnages, quitte à étirer son récit en respectant le rythme du livre lui même.
Conan Doye faisait partie de cette tradition littéraire du feuilleton, qui met autant l’accent sur l’exploration que sur l’aventure elle même. On passe ainsi du temps à parcourir les milliers de kilomètres qui jalonnent le voyage, à faire le tour du plateau pour découvrir une entrée…

Toutefois, étrangement, j’ai trouvé ça captivant. On est complètement dans l’ambiance ou la tension s’installe petit à petit, avec des personnages très bien brossés, efficacement, qui partent à l’aventure sans savoir ou ça va les mener, qui commencent à se fatiguer parce que c’est long, mais qui tiennent bon. On sent que ça ne va réellement démarrer qu’au prochain volume, néanmoins c’est aussi une très bonne mise en bouche, très classique certes, mais pas rébarbative pour autant !

Graphiquement c’est la aussi d’une facture assez classique, pas transcendante, mais parfaitement au service du récit et c’est largement suffisant, pour le coup ! Par contre, le dessin se contente peut-être trop "d’illustrer" le scénario, sans forcément prendre trop d’ampleur et du coup on a sans cesse le sentiment d’un trait relativement sage qui a encore un peu de peine à rendre vivant les personnages, à leur octroyer un minimum de charisme !

En attendant, cela donne une lecture très sympathique qui prendra davantage de relief avec les prochains volumes !

Par FredGri, le 25 juillet 2013