Morgue pleine

Paris, 1975, Eugène Tarpon, un ex-gendarme devenu détective privé qui s’apprête à tout laisser tomber pour revenir vivre dans sa campagne natale, auprès de sa mère. Mais, au beau milieu de la nuit, une jeune femme, visiblement bouleversée, vient frapper à sa porte pour lui demander de l’aide. Elle dit s’appeler Memphis Charles. Elle vient de découvrir sa colocataire, égorgée dans leur salon, tout la désigne comme la coupable. D’abord hésitant, le détective commence à creuser, glissant progressivement dans une succession de rebondissements qui lui fait rapidement perdre pied…

Par fredgri, le 6 novembre 2021

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Notre avis sur Morgue pleine

Après "La princesse de sang", "Fatale" et "Nada", Max Cabanes et Doug Headline continuent d’adapter l’œuvre de Manchette, en s’intéressant cette fois au détective Eugène Tarpon (qui figure dans deux romans de l’écrivain), un ex-gendarme qui a démissionné après avoir accidentellement tué un manifestant. Il porte désormais un regard désabusé sur sa propre carrière et sur cette société en pleine déliquescence !

Nous entrons dans le récit en suivant les monologues du héros qui nous raconte son quotidien, parfois d’une grande banalité, mais régulièrement ponctué de bonnes tirades très bien senties. L’écriture se veut alors plutôt légère, avec un ton qui tire de temps en temps vers l’humour, comme si, finalement, cet Eugène c’était un peu une version chancelante des détectives de Hammett ou Chandler, avec un côté poissard assez attachant ! Car il faut bien le dire, ce Tarpon, il tient tout le récit sur ses épaules, et même si parfois ça part un peu dans tous les sens, avec plein d’éléments qui s’entrecroisent sans arrêt, qui peuvent parfois nous perdre, on ne peut que suivre sans se poser de question cette histoire rocambolesque ou les pièces du puzzle prennent doucement leur place. Il faut simplement accepter les digressions, les fausses pistes et ce style incisif, sans chichis.
Les personnages sont tous extrêmement bien caractérisés, pas mal de "bonnes bouilles de travers", des cas d’école assez savoureux, comme ce vieux journaliste qui aide Eugène, qui râle, mais qui est toujours à ses côtés, comme le frère de la victime dans son costume trop bien taillé pour sa tête de gars de la campagne… On se délecte de chaque page, on dévore cet album d’une traite, avec plaisir.

De son côté Cabanes livre une copie plus vive qu’à son habitude, même si on reste impressionné par l’efficacité de ses planche, du naturel de ses personnages. L’artiste continue de nous surprendre !

Un excellent album, un peu en marge des polars classique, un vrai régal !

Très conseillé !

Par FredGri, le 6 novembre 2021

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