MORTEPIERRE
Le carnaval funèbre

Florie la renarde vit maintenant à Paris. Grâce à son compagnon Valère et à ses expériences fructueuses, la plantureuse rouquine habite une maison cossue et se trouve à l’abri du besoin. Mais depuis quelques temps, elle est sujette à des cauchemars qui ne sont pas là pour la rassurer. Lors d’une nuit, alors que Valère est parti courir le sud du royaume, elle est témoin d’une infestation de rats qui viennent tournicoter dans la chambre de son enfançon Nicolin dans le berceau duquel elle découvre une dague. Qui peut bien être l’auteur d’un tel agissement macabre et pourquoi ? Un début de réponse va lui être donnée dans les profondeurs de son immense masure à la suite d’une rencontre fantomatique des plus lugubres.

Par phibes, le 9 décembre 2009

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Notre avis sur MORTEPIERRE #5 – Le carnaval funèbre

Il suffit d’observer le premier de couverture de l’album présent pour comprendre aisément qu’en l’ouvrant, nous allons pénétrer dans un univers qui fleure bon le déterré et autre chose dégoulinante. C’est d’ailleurs à la suite d’une visite nocturne du cimetière des Innocents (dans lequel il règne une certaine activité) que nous retrouvons avec grand plaisir la belle rousse qui nous a tant fait vibrer dans ses escapades tonitruantes passées.

Cet épisode marque un changement important dans la série. En effet, se lançant semble-t-il, dans un nouveau cycle, Brice Tarvel a transformé la petite "huronne" en citadine aisée. De fait, les grands espaces sauvages boisés du Contés de la Marche, peuplé de bestioles et d’énergumènes peu fréquentables, ont laissé la place à un territoire urbain, soi-disant civilisé mais grouillant d’une faune peu ragoûtante qui n’a rien à envier à celle de la campagne.

Contrairement aux épisodes antérieurs, le scénariste prend pour parti de conter une histoire complète en un volume, dans laquelle Florie, son héroïne, se trouve confrontée à deux personnages sortis tout droit des pires cauchemars. Utilisant une dérision poussée à l’extrême dans une pléthore de dialogues aux tournures ancestrales, celui-ci est particulièrement inspiré par le climat moyenâgeux duquel est issue une certaine décadence. Celle-ci lui permet de piétiner le nauséabond avec des personnages horrifiques d’outre-tombe, tout en conservant une certaine sensualité dispensée par les personnages féminins (Florie, la Comtesse).

Au niveau graphique, Mohamed Aouamri a cédé sa place à l’espagnol Rafa Garres dont le travail se détache quelque peu de celui-ci. S’il ne fait aucun doute sur ses capacités à croquer du carnavalesque, du cadavre et des horreurs de toutes sortes, il nous repaît de ses visions animées dans un humour graphique crissant. Son trait qui est certes assez fouillis, convient parfaitement à l’atmosphère macabre instaurée par Brice Tarvel et parvient à mettre bien en avant les atours féminins volumineux. Seul, un petit bémol sera à exprimer sur les traits des personnages (Florie, la Comtesse, la nourrice…) qui se révèlent imprécis.

Un épisode loin d’être déplaisant, humoristiquement machiavélique, qui, on l’espère, en appellera d’autres aussi appétissants !

Par Phibes, le 9 décembre 2009

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