NAINS
Redwin de la forge
Le seigneur nain Redwin se prépare à livrer son dernier combat. Face à ses démons, le petit homme n’est plus que l’ombre de lui-même et ne peut, avant l’instant fatidique au cours duquel il peut gagner comme tout perdre, s’empêcher de penser ce qu’il était auparavant, il y a trente ans. A cette époque, dans son village natal de Boronn, il suivait les conseils avisés de son père Ulrog, maître de l’ordre de la Forge, pour travailler le métal et les runes. Mais, il ne pouvait accéder à la connaissance de la fabrication des armes que son père lui refusait catégoriquement. On ne peut plus frustré et honteux de ce géniteur pourtant si habile qui se faisait traité de lâche par ses pairs, il s’était donc construit dans le plus grand secret une forge afin de créer lui-même ses armes. Malgré sa persévérance, le résultat se révélait toujours insuffisant. Seul un grand maître forgeron comme son père aurait pu lui permettre de surmonter cette épreuve mais en pure perte. C’est alors qu’il reçut la visite de son oncle Jarsen qui vint lui proposer l’enseignement nécessaire pour devenir maître de forge. Voilà l’occasion inespérée qui pouvait lui permettre de réaliser ses plus chers désirs et de prendre même une revanche sur les railleries de ses pairs comme le sinistre Rom. Mais à quels dépens !
Par phibes, le 11 mai 2015
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782302046443
Notre avis sur NAINS #1 – Redwin de la forge
Etre mythique par excellence à l’origine de nombreuses équipées d’heroic fantasy, le Nain inspire particulièrement Nicolas Jarry (Nains !, Les rois forgerons…) qui, par ce premier opus, vient inaugurer la nouvelle série-concept dédiée à ce personnage court sur patte et haut en aventures. A l’instar de la saga Elfe, c’est donc un nouvel univers qui nous est développé et qui permet de découvrir 5 peuplades de nains au travers de 5 histoires complètes.
Force est de constater que pour un récit d’ouverture, l’histoire de Redwin se veut de haute volée et donne une teneur fortement engageante pour la suite. Afin d’illustrer l’un des quatre ordres dominants du monde des nains (celui de la Forge), Nicolas Jarry nous livre une épopée fantastique intimiste aux accents sombres pénétrants qui met en avant la destinée de l’un de ses membres les plus représentatifs, Redwin. Personnage on ne peut plus charismatique, cet apprenti forgeron dévoile, au travers d’une voix-off aiguisée qui fait percevoir un profond malaise interne et un ressentiment tenace, son parcours dissident vis-à-vis de son père et de lui-même également.
Il ne fait aucun doute qu’à la faveur d’une évocation remarquablement bien pesée et sans répit, l’aventure exploite avec brio la personnalité déchirée de Redwin et son antagonisme avec Ulrog son père, dans un cheminement douloureux progressif bordé de magie runique, de brutalité, de haine, de colère et de regrets inavoués. Dans cette confusion d’esprit habilement décrite, on se laisse gagner par le trouble du personnage principal, caractériellement imposant, par sa souffrance morale, jusqu’à susciter, au fil des nombreuses épreuves, un certain attachement.
Le monde des nains est également connu de Pierre-Denis Goux puisqu’on lui doit le superbe diptyque Mjöllnir. On ne peut plus en forme puisque, rien pour ce premier semestre 2015, il se voit à la tête de deux ouvrages après le premier volet des Maîtres inquisiteurs (autre série-concept de chez Soleil chapeautée par Jean-Luc Istin), ce dessinateur démontre une fois encore qu’il a un réel potentiel graphique. D’un trait puissant et rigoureux appuyé par une colorisation qui accentue le côté sombre de l’aventure, ce dernier donne corps à l’univers imaginaire de ses petits personnages massifs qui, à n’en pas douter, n’ont rien de fragile. L’artiste sait mettre en avant la bestialité personnifiée au travers de scènes de combat impressionnantes et arrive profitablement, grâce à un jeu d’expressions averti et profond, à rendre palpable le trouble de Redwin.
Une ouverture d’un nouvel arc de cinq épisodes sur les fameux nains et l’univers qui leur est propre, particulièrement sombre et très alléchante, portée par un duo d’artistes au talent avéré.
Par Phibes, le 11 mai 2015
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