NAINS
Torun de la Forge

Torun, maître forgeron, assiste à l’entrainement des novices qui sont voués à intégrer la Légion de Fer commandé par le terrible seigneur de guerre Brum. Partageant ce moment avec son compagnon d’armes Gurdan, il en profite pour lui confier une lame de sa production afin de la remettre à son destinataire. Retournant à ses foyers, il se remémore son enfance, au moment où du « haut » de ses onze ans, il mène avec sa famille une vie plutôt paisible en Lombardie dans une communauté naine établie sur les terres d’un petit seigneur humain. Pour le moins rusé, Torun n’a pas encore son avenir tracé. Se pourrait-il qu’il marche sur les traces de son père décédé en intégrant l’ordre de la Forge ? Ou prendrait-il éventuellement l’option de devenir disciple du Temple ? Les évènements dramatiques qui vont bientôt se déclarer et la rencontre avec un ermite hors du commun vont peser très lourdement sur son choix !

Par phibes, le 21 mars 2025

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Notre avis sur NAINS #11 – Torun de la Forge

A l’instar de Redwin (tome 1) et de Jordun (tome 6), Torun est un nouveau personnage qui vient « fleurir » la caste de la Forge. Il donne la possibilité à Nicolas Jarry, créateur de cet univers fantasy avec Jean-Luc Istin, de conter une destinée (une de plus chez le peuple nain), qui l’on conviendra, n’est certainement pas des plus paisibles.

Se déroulant sur deux époques entre passé et présent, cette évocation a le mérite d’être suffisamment puissante pour captiver du début jusqu’à la fin. A partir d’une voix-off toujours aussi présente et copieuse, le personnage se livre à nous, tout d’abord au temps où il œuvre en tant que maître forgeron pour la Légion de fer et ensuite dans ses souvenirs de « marmouze », au moment où sa condition va subir de gros rebondissements qui vont « forger » et son avenir, et son caractère.

L’intrigue est d’autant plus intéressante qu’elle met sous les projecteurs un jeune personnage au demeurant attachant et bien volontaire dont l’avenir est en premier lieu discuté par les grands. Loin d’être linéaire, sa destinée est promise à de grands bouleversements après rencontres insoupçonnées (on retiendra toutefois l’identité de l’ermite déjà croisé) et échanges musclés avec un seigneur humain et autres bestioles malintentionnées. L’histoire tragique qui en découle se veut judicieusement progressive, se nourrissant d’une dynamique maîtrisée, partant tout gentiment (la cohabitation entre nains et hums) pour atteindre des proportions paroxysmiques d’une violence extrême.

Graphiquement, c’est explosif. Pierre-Denis Goux en assure tant le trait qu’il met en application est expressif et explicite. Totalement imprégné de cet univers fantasy (il a participé dans les sagas parallèles Elfes, Orcs & gobelins…) particulièrement sombre, l’artiste gère superbement ses personnages imaginaires dans leurs tailles massives et leurs gesticulations innombrables. Il en ressort un travail de maître, à la fois soigné et détaillé, remarquablement mis en relief par le duo J. Nanjan et Bertrand Benoit.

Un excellent épisode sur un personnage fort qui trouve pleinement sa place au sein de cette passionnante série.

Par Phibes, le 21 mars 2025

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