NAINS
Oboron du Bouclier

Oboron du Bouclier reprend connaissance au creux d’une vallée visiblement meurtri dans sa chair par plusieurs flèches. A l’évidence, la mort n’a pas voulu de lui et pour cause, quelque chose en lui l’empêche de faire le grand saut. Après avoir recouvré ses esprits et retrouvé ses pairs, il est capturé et envoyé auprès de Maître Faradum, l’aumônier de la compagnie. Enserré de grosses chaines, Odoron ne peut s’empêcher de crier son incompréhension. Pourquoi cette répression inique ? Quel est la réelle nature du mal qui le ronge et qui semble toucher son ascendance ? Faradum va lui apporter les réponses et considérant ces dernières, lui propose de faire un choix entre mourir dans le déshonneur ou devenir un combattant hors norme et abandonner sa famille…

Par phibes, le 26 juin 2019

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Notre avis sur NAINS #15 – Oboron du Bouclier

L’Ordre du Bouclier se voit mis à l’honneur pour la troisième fois dans cette grande saga. Pour ce faire, Nicolas Jarry, scénariste patenté de cet arc, reprend le flambeau pour nous conter la destinée inhérente à un personnage certes petit par la taille mais promis à des moments démesurés. Oboron, pour le nommer, a une particularité qui est celle de ne pas craindre la mort. La question est de savoir comment ceci est possible et ce que ça peut engendrer. La réponse vient par Faradum, l’aumônier pour le moins inquiétant qui a des intentions précises envers le nain.

Force est de constater que la recette fait toujours recette. Très inspirée des légendes nordiques, cette aventure respecte le concept premier de cette série par le fait qu’elle s’attache à évoquer une destinée aux accents douloureux avec sa dose de drame. Odoron, manipulé et transformé, n’en est pas moins nain avec une conscience et le traduit bien efficacement dans sa narration intimiste. A la faveur de ces propos lourds, amers et évidemment adaptés à sa race (voir le lexique en fin d’album), ce personnage porte avec force le récit en soufflant le chaud et le froid. Souvent à l’origine d’actions sanguinolentes hors dimension, il peut faire preuve de discernement et également d’une grande sensibilité. On se plait donc à le suivre dans sa malédiction à découvrir et aussi dans son repenti, associé en cela à un autre personnage tout en fragilité, le gobelin Ca’At, qui a toute sa place dans le déroulement des évènements.

Nicolas Demare peut se vanter d’avoir trouvé le style qui convient à la série. Revenant pour la troisième fois dans celle-ci pour illustrer les aventures des Nains de l’Ordre du Bouclier, il parvient avec élégance et énergie à nous entrainer dans cet univers fantasy assez noir. Le dépaysement est complet via des décors finement travaillés et également des personnages trapus tout en puissance. Les effets picturaux sont des plus efficaces, surtout au niveau des combats qui se veulent énergisants, emplis de sauvagerie.

Un épisode tout en puissance, dans une intrigue traînant son lot de douleurs, servi par des artistes bien inspirés.

Par Phibes, le 26 juin 2019

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