NAINS
Tadgard des Errants

Tadgar et son équipe d’aventuriers à courte-guibole et sans loi sont venus livrer au mage nécromancien Ax’Aaztarom les restes d’un alchimiste qu’ils ont obtenu au terme d’un long parcours. En récompense, ils obtiennent une gemme de grande valeur qu’ils proposent de refiler à deux elfes blancs contre un joli paquet de pierres précieuses. Lors du rendez-vous avec ces derniers, le troc tourne au désastre, la gemme étant piégée. Tadgar et ses compagnons parviennent à se sortir in extremis de l’explosion destructrice qui s’ensuit. Ayant attiré le courroux de nombre de villageois, le groupe n’a plus que la possibilité de s’enfuir sans manquer, au préalable, de distribuer quelques coups de haches bien pesés. Alors qu’ils sont arrivés à s’éloigner du lieu de leur méfait, Tadgar et ses pairs se retrouvent bientôt face à un gros rassemblement d’orcs qui sont venus parlementer un traité de paix dont les cinq nains, bien sûr, n’en connaissent nullement les conditions. Autant dire que Tadgar va essayer d’en tirer parti…

Par phibes, le 29 novembre 2020

Publicité

Notre avis sur NAINS #19 – Tadgard des Errants

Avec cet album, Nicolas Jarry, maître scénariste de la série des Nains, a décidé de se lancer non pas dans l’évocation d’une nouvelle destinée tourmentée comme on a eu à l’apprécier dans les tomes précédents mais plutôt dans une équipée naine à (demi)part entière, aux accents prégnants de dérision. Agissant ainsi comme une sorte d’intermède dans cette longue et sombre saga, ce qui est relaté est tout de même à rattacher à cette catégorie de personnages des Terres d’Arran sans caste, rejetés par les quatre Ordres dominants.

Autant dire que la surprise est de mise. En effet, le héros de cette aventure est un nain hors-la-loi qui a la prétention de faire des affaires juteuses alors que souvent, ces dernières ont tendance à tourner à la catastrophe. Fort de ce concept, Nicolas Jarry nous introduit avec délice et légèreté dans une succession de méfaits dont les résultats ne sont pas à la hauteur des espoirs des pourfendeurs. La tournure de ces malfaisances naines ont l’avantage d’être poussées à l’extrême et, à n’en pas douter, suscitent, de par ses effets burlesques, de bons élans comiques.

Que ce soit au niveau des personnages et plus particulièrement de cette clique de brigands bien trempée qui n’en finit pas de s’engueuler et de partir dans des tergiversations périlleuses peu payantes, hautes en couleurs, ou que ce soit au niveau des péripéties proprement dites qui vont là où on ne les attendait pas (des orcs qui négocient la paix…), Nicolas Jarry peut se vanter d’avoir atteint efficacement son objectif.

De son côté, Jean-Paul Bordier continue la mise en image des nains qui composent l’Ordre des Errants. Il ne fait aucun doute que l’artiste parvient avec une grande habileté à délivrer un message on ne peut plus impressionnant par sa justesse, son exotisme, son détail incroyable, sa cruauté exacerbée et son humour. Relevé par une colorisation de choix, son dessin a toutes les qualités pour épauler la vision (ici cocasse) de son scénariste et pour rassasier l’exigence de son lectorat.

Un épisode certes plus léger que les précédents mais tout aussi plaisant à découvrir.

Par Phibes, le 29 novembre 2020

Publicité