NAINS
Borogam du Malt

Créateur patenté de l’univers des Nains et de leurs fameux Ordres (cinq principaux tels l’ordre de la Forge, l’ordre du Talion, l’ordre du Temple, l’ordre du Bouclier et l’ordre des Errants), Nicolas Jarry reste toujours inspiré par ces derniers et ne manque pas d’ajouter destinée sur destinée tout en peaufinant progressivement le monde dans lequel ils déambulent.

Ce nouvel opus vient confirmer ce dernier constat puisque l’artiste introduit officiellement au travers de celui-ci le monde qui se compose des terres d’Arran et des Terres d’Ogon et qui se nomme Aquilon. Par ailleurs, il lâche les cinq ordres habituels pour cette fois-ci nous intéresser pour la deuxième fois à un autre ordre, mineur celui-ci. Il s’agit de l’ordre du Malt, un ordre de brasseurs et de viticulteurs auquel appartient le fameux nain Gurdan que l’on a déjà croisé auparavant (voir le tome 17 et plus éphémèrement le tome 21).

Cette équipée se veut dans la lignée des précédentes et nous lance dans une reconquête territoriale qui a l’originalité de se dérouler sous le couvert d’un concours d’épreuves physiques. Le fameux Gurdan qui, somme toute pour les besoins de cette aventure, passe à l’ombre de son neveu Borogam reste l’initiateur de pérégrinations énergiques qui mêlent bastons et saveurs liquoreuses. Comme il se doit, le nom de Nicolas Jarry reste associé à histoire finement ciselée (même s’il s’agit du peuple nain qui ne fait pas dans la dentelle) et volontairement volubile. Ici, nous restons dans les pensées de l’ancien soldat de la Légion de Fer, pensées souvent bien imprégnées du langage imagé propre aux courtes-pattes. L’humour distillé à de nombreuses reprises y est excellent et vient côtoyer quelques actions dramatiques et une bonne dose d’émotions elles-mêmes servies avec subtilité.

A l’appui d’un story-board signé Paolo Deplano, Giovanni Lorusso réalise une prouesse graphique impressionnante. Après être intervenu dans la saga Elfes et puis dans celle d’Orcs et gobelins, l’artiste fait donc une incursion dans l’univers des nains. Le résultat est superbe, dynamique, esthétiquement réussi et plein de saveurs. Si les décors des Terres d’Arran restent toujours aussi dépaysants, on restera scotchés par la vivacité, l’expressivité de ses petits personnages massifs aux caractères bien trempés.

Un nouvel épisode de fantasy pure à savourer dans toutes ses pages.

Par Phibes, le 14 avril 2022