NAINS
Oösram des Errants

Pour avoir fait main basse sur un trésor appartenant aux Elfes Sylvains lors d’une campagne guerrière sans en référer à son roi, le général Oösram a été déchu de tous ses titres et banni de l’Ordre du Bouclier. Condamné à être un errant sans ordre, l’ancien cognar a abandonné ses biens et a été obligé, avec sa famille, de quitter la forteresse-Etat de Gol-Garsëm. Dans leur exil, ils ont été recueillis par d’autres familles d’errants et sont parvenus à s’installer dans une nouvelle région. Onze années plus tard, Oösram et les siens ont, à force de travail de la terre, retrouvé un niveau de vie correct. D’ailleurs, Gaë, la fille aînée, attend avec impatience son mariage avec Jassen, un courtard plein de de bonnes volontés et pour cela, souhaite profiter d’une excursion de son père dans la forteresse-Etat, pour aller choisir sa robe de mariée. Sous la pression familiale, Oösram accepte de la prendre avec lui. Leur périple au sein de la cité ne se passe comme ils auraient souhaité, eu égard à leur statut d’errants. De retour à leur domicile, ils découvrent les jumeaux Fria et Dröh, gravement malades. Oösram tente alors de se faire aider par des vénérables de l’Ordre des Forgerons qui campent à proximité, mais en pure perte. Le décès de Fria le plonge dans une douleur incommensurable qui, lors d’une descente de la soldatesque en sa demeure, va le lancer dans une guerre à mort contre ses anciens pairs. Une légende va naître.

Par phibes, le 23 juin 2016

Notre avis sur NAINS #4 – Oösram des Errants

Après l’Ordre des Forgerons, l’Ordre du Talion et l’Ordre du Temple, voici venir l’Ordre des Errants, un ordre qui, au demeurant, n’en est pas un mais qui, par la déchéance et la soif de vengeance d’un haut militaire d’une forteresse-Etat, va prendre toute sa place. Pour conter l’histoire, voire la légende, d’Oösram, Nicolas Jarry s’appuie sur le talent cumulé de Pierre-Denis Goux et de Jean-Paul Bordier pour en faire la dramatique évocation.

Ce nouvel opus se veut totalement intégré à la saga puisque, comme les précédents épisodes, il s’attache à retracer la destinée douloureuse d’un des enfants des terres d’Arran, le nain d’Oösram, dont la particularité est d’appartenir à un Ordre que la saga n’a pas encore abordé (l’Ordre du Bouclier) et de découvrir son déclin qui va l’amener à intégrer l’Ordre (en devenir) des Errants.

La douleur et la vengeance sont le leitmotiv de cette histoire qui permet de suivre un parcours (familial) particulièrement dur et animé, ayant l’avantage de passer par de nombreuses étapes qui nous font basculer d’un extrême à l’autre. Nicolas Jarry, toujours aussi bon conteur et inspiré par cet univers fantasy, ne plaint pas son héros, lui faisant subir moult coups du sort, jusqu’à faire émerger ce fameux sous-ordre, celui des errants. Le personnage est pleinement convaincant dans son rôle torturé, en véritable protecteur de sa famille, et tout en véhiculant un flot d’émotions intéressant, nous offre un éclairage sur son ordre d’adoption.

Jean-Paul Bordier renoue avec Nicolas Jarry (ils ont en commun le tome 3 d’Elfes) et nous sert un travail de grande qualité. D’un trait particulièrement maîtrisé qu’il a su faire évoluer à la faveur des séries Souvenirs d’un elficologue, et Les Maîtres Inquisiteurs et grâce à l’appui de Pierre-Denis Goux qui intervient au niveau du design, l’artiste reste dans cette évocation naine exotique qui sied à la saga. Les décors sont riches en détail, superbes et empli d’originalité. Les personnages, quant à eux, sont très concluants dans leurs physionomie, leurs expressions (Oösram en particulier). Le mouvement est également bien restitué via des scènes d’action bruyantes à souhait.

Un nouvel opus qui se veut pleinement réussi, proposé par des artistes assurément motivés par le monde d’Arran et ses ordres nains.

Par Phibes, le 23 juin 2016

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