Noir Horizon
Hosanna

Après avoir survécu à l’horreur derrière l’impressionnante barrière noir qui se dresse sur la planète Kepler-452 b, Esther, Judith, Benjamin et Tobie réussissent à ressortir pour être aussitôt récupérés par les hommes du tyran Achab. Seule Esther est retenue pour permettre d’en extraire les informations nécessaires sur ce qui se cache derrière ce « Noir Horizon », les 3 autres sont envoyés soit dans les mines, soit dans les quartiers des prostituées soit comme bête de somme pour les jeux… Mais un groupe de résistants appelés « Les Combattants » vient les aider à s’échapper…

Par fredgri, le 4 septembre 2024

Notre avis sur Noir Horizon #2 – Hosanna

Après un premier volume qui installait à la fois le cadre et les enjeux de ce triptyque, Philippe Peleaz et Benjamin Blasco-Martinez nous ramènent au monde à peine esquissé auparavant de la civilisation et des travers hégémoniques de cet ordre tyrannique qui tient le peuple par les tripes, l’engourdissant dans d’incessants jeux diffusés partout. C’est aussi le temps des révélations, comme le passé d’Esther ou l’on découvre qu’elle est en réalité la fille du despote Achab…

A travers les supplices qui attendent les rescapés, nous en apprenons davantage sur cet univers sombre et son fonctionnement, et plus particulièrement sur Achab lui-même. Le scénario de Peleaz prend bien plus de relief et gagne en profondeur aussi. En contrepartie, le thème des états totalitaires, bien qu’il soit particulièrement parlant dans nos époques troublées, semble aussi être l’idée du moment, à défaut d’être la plus pertinente, mais elle permet d’amener un regard plus autocritique sur nos sociétés soumises à un ordre qui enfume les esprits plutôt que de les élever.
Achab personnifie toutes ces dérives liberticides qui tendent à priver le peuple de son libre arbitre en choisissant lui-même les outils de sa propre abdication. C’est un concentré de méchant universel, cruel, insensible, manipulateur, sûr de lui à l’excès et autoritaire. Il paraissait évident que sa fille prendrait la position de rebelle qui rejoint la résistance en se tenant fièrement devant son père, accompagnée par des fugitifs meurtris et cassés.

Le combat contre l’oppresseur est encore une fois un thème qui a de tout temps traversé l’Art. Le scénariste parvient toutefois à y mêler un récit haletant et extrêmement bien rythmé, tout en amenant des personnages complexes et vibrants d’émotion.
L’écriture est magnifiée par le remarquable travail de Benjamin Blasco-Martinez qui, une nouvelle fois, démontre la qualité de son dessin, des ambiances sombres et inquiétante et d’un storytelling très fluide. On est régulièrement impressionné par l’énergie de sa mise en scène et du soin porté aux détails. De très belles planches.

deux albums qui font jusque là réfléchir.

Par FredGri, le 4 septembre 2024

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