ON DIRAIT LE SUD
La fin des coccinelles

Sous un soleil de plomb, la gare d’une petite ville du centre de la France accueille un train en provenance d’Allemagne. D’un de ses wagons, s’extirpe Klaus qui vient pour assister à l’enterrement de Marcel, le père de Sylvia et de Marie. En effet, ce dernier est le cousin allemand attendu que personne ne connaît et qui, pourtant, a une révélation à faire. Sera-t-il entendu ? D’un autre côté, Max, le mari de Sylvia, s’est laissé corrompre par la direction de son usine et se prépare à fournir la liste des personnes susceptibles d’être licenciées. Ira-t-il au bout de sa démarche ? Par ailleurs, le tueur de petites filles qui sévit inlassablement dans le nord exaspère les enquêteurs qui sont à sa recherche. Va-t-il enfin être appréhendé ? Claude, le compagnon de Marie, est victime de sa maladresse et de son manque de discernement vis-à-vis de sa femme. Surmontera-t-il la crise qui s’annonce ? A n’en pas douter, la température n’a pas finit de monter et les esprits s’échauffent. Est-ce à dire que l’orage n’est pas loin ?

Par phibes, le 5 avril 2013

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Notre avis sur ON DIRAIT LE SUD #2 – La fin des coccinelles

Nous replongeons dans l’atmosphère surchauffée de l’été 1976, pour vivre la suite et fin des péripéties qui touchent une bourgade du centre de la France. Plus particulièrement, nous nous attachons à suivre les nombreuses pérégrinations d’une communauté de personnages qui n’ont pas fini de nous étonner.

Cet épisode reste dans le même concept original que le précédent en nous offrant plusieurs historiettes croisées mais se veut, cette fois-ci, développer un côté plus sombre. C’est ainsi que dans des ambiances volontairement appesanties par la température estivale caniculaire, Cédric Rassat vient dévoiler la finalité de chaque destinée ou en délivrer une orientation. C’est ainsi qu’il divulgue le secret de famille qui lie Sylvia, Marie et leur fameux cousin allemand. En parallèle, il nous replonge dans les agissements corrompus de Max Plume et dans son combat intérieur qui ébranle sa sensibilité syndicale et également maritale. Par ailleurs, il active le trouble moral de Claude face à sa femme. De même, il relance les méfaits du tueur d’enfants, les patrouilles incessantes des "chasseurs" de piscines, les discussions de comptoir animées… Bref, tout semble s’emballer. Une certaine tension générale prend ses quartiers, augurant l’arrivée d’un orage prochain aux conséquences à découvrir.

Le résultat se veut pour le moins captivant de par cette montée en puissance palpable, titillant un côté dramatique insoupçonné. Toutefois, le récit ne donne pas toutes les réponses, ce qui est un peu frustrant, car Cédric Rassat a préféré, semble-t-il, laisser "glisser" certaines destinées sans leur donner une issue complète.

Côté graphique, Raphaël Gauthey en impose sérieusement. L’univers qu’il dépeint de façon personnalisée et bien réaliste, presque photographique, se veut de grande qualité et conforme à l’époque concernée des années 70. Son dessin est lumineux, très coloré, très chaleureux, d’une précision qui se ressent dans les moindres détails, jusque dans les reflets, les transparences, les ombres. Ses personnages, habillés à la mode d’antan, sont criants de vérités et donnent réellement vie à cette équipée sociale.

Un second tome remarquablement réalisé qui donne à l’ensemble un intérêt certain.

Par Phibes, le 5 avril 2013

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