ORCS & GOBELINS
Orak

Semi-orc à la peau rouge, Orak vit avec sa petite famille, isolé du monde extérieur, au beau milieu de la forêt d’Eluwan. Sa particularité est qu’il est un être hybride (son père orc ayant fricoté avec une elfe rouge) et qu’il est immortel. L’existence tranquille qu’il mène avec Duna et leurs deux enfants lui convient parfaitement et n’en demande pas moins. Mais le jour où il part pour le plus proche village humain pour faire du troc, il est surpris par l’hostilité de ces gens qu’il connaît. C’est alors qu’il apprend qu’un conflit s’est déclaré par ailleurs entre les humains et les races anciennes. C’est en revenant vers son domicile qu’il découvre avec stupeur que sa famille a été agressée par des hommes en armes. Duna a été sauvagement assassinée et ses deux enfants ont disparu. C’est en analysant le cadavre de sa compagne qu’il découvre que celui qui est à l’origine de cette tragédie est un mage. Il prend le parti de partir à la recherche de ses enfants et se promet de les venger coûte que coûte.

Par phibes, le 28 mai 2023

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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #21 – Orak

Coscénarisé par les deux créateurs attitrés de cette immense saga fantasy que sont Jean-Luc Istin et Nicolas Jarry, ce nouvel épisode vient mettre en lumière un nouveau personnage faisant partie de fameuse caste des créatures à peau verte à savoir les orcs et les gobelins. Or, à notre plus grande surprise, l’orc en question, Orak, vient faire exception puisque ce dernier est en fait un semi-orc et a la peau bien rouge. Et pour couronner le tout, eu égard à son ascendance, il a le privilège/le malheur d’être immortel.

Fort de cette caractérisation, les coscénaristes nous entraînent dans une aventure aux accents vindicatifs. Parce que sa compagne a été tuée et ses enfants capturés, le fameux semi-orc jouissant jusqu’à ce jour d’un certain bien-être est appelé à se transformer en un véritable justicier. Et pour cela, il va devoir marcher sur les traces d’un personnage obscur qui ne lui est pas forcément inconnu.

Cette quête a le privilège d’être réellement emballante par le fait qu’elle met en avant un personnage massif ô combien charismatique, possédant contrairement à la majorité de ses pairs verts, un cœur et un esprit d’analyse fort captivant. Plongé dans un tourment compréhensible conforté par une narration intimiste toujours aussi copieuse, celui-ci en devient des plus attachants surtout quand il se doit de faire des choix douloureux. Oui, Jean-Luc Istin et Nicolas Jarry portent avec profondeur et rigueur les pérégrinations de ce personnage impressionnant associé à un autre (une elfe bleue droguée), qui plus est, en lien avec les ambiances guerrières que l’on a pu mesurer dans le premier volet des Guerres d’Arran. N’éludant aucunement l’amertume, les auteurs jouent subtilement dans un registre toujours aussi grave et prégnant.

L’illustration de l’aventure d’Orak a été confiée à Alina Yerofieieva, qui intervient pour la première fois dans cet immense univers. Cet artiste fait, par ce biais, une incursion des plus remarquables en usant avec une belle justesse tous les codes de cette grande saga fantasy. Pour cette première, elle démontre un travail époustouflant, d’une grande rigueur artistique, tant au niveau des larges paysages d’Arran que de l’expressivité de ses personnages (en particulier Orak, sa dulcinée, ses enfants…) qu’elle restitue dans un format de choix, onirique, sombre et attirant. Evidemment, la couleur signée Vincent Powell complète avec une grande efficacité ce tableau scotchant.

Une équipée orc retentissante et psychologiquement profonde. Un très bel épisode qui nous promet une guerre entre humains et races anciennes des plus fracassantes.

Par Phibes, le 19 mai 2023

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