ORCS & GOBELINS
Viande morte
Alors que la guerre opposant les humains aux anciennes races fait rage sur les Terres d’Arran, dans les mines de Se-Haal, les prisonniers à la peau verte font l’objet d’une sordide épuration. Sous le couvert des ordres du roi Eloy II, la soldatesque s’en donne à cœur joie pour annihiler toute velléité de révolte. Impuissante, la gobeline Reka’a assiste à des scènes horrifiques et se doit de courber l’échine pour éviter d’être prise à parti. Eu égard à sa petite taille, elle est utilisée pour se faufiler dans les plus petites failles rocheuses à la recherche du minerai qui permettra de fabriquer des armes. Elle parvient attirer l’attention de la mage Hallenill qui lui demande, avec quelques autres gobelins, de faire une prospection plus poussée au cœur de la montagne. C’est dans son sein que Reka’a va faire une découverte extraordinaire qui va peu à peu transformer la chétive gobeline et l’amener à quitter sa condition de viande morte.
Par phibes, le 1 septembre 2023
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782302093805
Notre avis sur ORCS & GOBELINS #22 – Viande morte
Scénariste récurrent de cet immense univers fantasy du Monde d’Aquilon, Olivier Peru intervient pour la cinquième fois dans la série des Orcs & Gobelins. A cet égard, l’artiste vient nous offrir une nouvelle destinée, celle d’une gobeline rachitique qui va être promise à une ascension extraordinaire totalement insoupçonnée.
Il ne fait aucun doute qu’Olivier Peru a décidé de noyer son personnage principal dans une équipée pour le moins sombre, barbare et étouffante. Alors que l’on sait que les Terres d’Arran sont grevées par un conflit sans pitié, entre races anciennes (elfes, nains, orcs, gobelins…) et humains, d’autres exactions terribles sont commises sans combat en des lieux clos. Reka’a en fait partie et témoigne de la barbarie qui l’entoure sans pouvoir réagir jusqu’à ce qu’une opportunité se présente à elle inopinément.
Le récit se veut une véritable mélasse qui a le privilège de nous engluer dans une intrigue violente à souhait, sans aucun répit. Rien que le sous-titre a tendance déjà à refroidir notre ardeur. L’humanité n’a plus sa place tant elle est mauvaise et génère tuerie ignoble, torture extrême et bassesse. Le scénariste frappe là où ça fait mal et malmène les cul-verts, cette fois-ci moins revêches et décharnés à cause des mauvais traitements subis. Pour contrer cette déshumanisation, Olivier Peru « aliennise » un tant soit peu cette aventure pour nous intéresser à un deuxième personnage monstrueux qui va peser de tout son poids dans cette partie.
Alors qu’il a fait impression lors de sa participation graphique à Goldorak, Alexis Sentenac fait son entrée dans le cercle des dessinateurs patentés du Monde d’Aquilon. Force est de constater que l’artiste a toute sa place dans cette saga tant son adaptation puissante est sans défaut et respecte le cahier des charges. Son trait, magnifié par la colorisation d’Olivier Héban, se veut incisif, générateur de violence extrême et secoue avec intensité notre sensibilité (rares sont les fois où on a vu des orcs efflanqués). C’est fort, impitoyable et sans retour.
Une destinée tourmentée, noire et promise à un avenir qui va peser dans la destinée des Terres d’Arran, gérée avec une réelle efficacité. On en redemande !
Par Phibes, le 31 août 2023
Publicité