ORCS & GOBELINS
Guerres d'Arran - Akrith

Depuis dix ans qu’il appartient à la Guilde des jongleurs et qu’il arpente une grande partie des Terres d’Arran, le gobelin Akrith est heureux d’aller de village en village pour apporter la bonne nouvelle. La bienveillance qu’on lui témoigne partout où il va lui fait grand bien. Ses prestations, qu’il partage avec Gambille, son petit singe, sont appréciées de tous, petits et grands. Jusqu’au jour où l’humanité représentée par Imalya, la Haute Reine des quatre royaumes d’Yrlanie, a engagé un génocide contre les anciennes races. Depuis, Akrith vit dans une inquiétude grandissante tant la haine contre son peuple, contre lui-même est perceptible. Le jour où il atteint la forteresse de Calderek, le jongleur est pris à partie par la soldatesque et emprisonné. Cherchant à plaider sa cause devant le roi Galduss, il se voit condamné à être torturé. Serait-ce la fin de l’aventure du gobelin ? Et si ses séances interminables de sévices ravivaient le souvenir de son terrible passé enfoui au plus profond de son être ?

Par phibes, le 27 octobre 2023

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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #23 – Guerres d’Arran – Akrith

Sylvain Cordurié aime, et il nous le prouve à chaque tome (au nombre de 6 sur cette race), à narrer les aventures ténébreuses de ces êtres à peau verte et au caractère souvent sombre qui font partie des anciennes races du Monde d’Aquilon. Pour cette nouvelle occasion, il nous invite à découvrir Akrith, un gobelin dont la véritable personnalité va être révélée par les effets indirects des guerres d’Arran.

S’inscrivant de fait dans ce nouveau cycle conflictuel, ce récit a le privilège de nous éclairer sur un personnage, au demeurant heureux de vivre et très sociable qui, au fil de ses dures pérégrinations, va subir une évolution impressionnante. Pour cela, le scénariste use d’un concept bien efficace pour entremêler tranches de vie actuelles et passées. A la faveur de ce découpage temporel, l’on découvre d’un côté les vicissitudes présentes d’Akrith face à des hommes particulièrement belliqueux et de l’autre, son initiation vécue auprès de Lobenn, son sauveur.

Portée par une narration toujours aussi épaisse, cette équipée gobeline se veut des plus rythmées et a, grâce à une gestion adroitement ajustée, la particularité de nous transporter progressivement d’une quiétude bienfaisante vers une brutalité paroxysmique. Sylvain Cordurié marque des points en œuvrant efficacement sur le réveil d’Akrith qui passe par des moments (parfois internes) intenses, émotionnellement forts et d’une violence extrême.

Pour avoir travaillé à plusieurs reprises dans la saga des Nains et des Orcs et gobelins, Paolo Deplano peut se vanter d’avoir creusé son trou dans cet univers. Cet album le démontre pleinement au travers d’un trait confondant qui peut se révéler enchanteur et également susciter la barbarie. Akrith reste bien convaincant dans sa soif de vengeance face à des hommes particulièrement maléfiques. Son expressivité tout comme la brutalité dont il fait preuve à force de détails restent confondantes et confortent l’intérêt de le suivre. Le tout est couvert d’une colorisation frappante qui offre un relief encore plus puissant.

Un épisode à la teneur aussi sombre que sa couverture et qui prend toute sa place dans cet univers tourmenté.

Par Phibes, le 27 octobre 2023

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