ORCS & GOBELINS
Orouna

Partie à la recherche de sa fille adoptive Elünn, Orouna s’est faite capturée par un marchand d’esclaves. Eu égard à sa grande beauté, l’orc a été vendue au seigneur d’une forteresse perdue aux portes du désert de Katzan sur la Terre des ogres. Après une longue marche harassante, elle a atteint sa destination. Elle découvre via la gouvernante des lieux un endroit idyllique peuplé de nombreuses femmes toutes aussi belles les unes que les autres. Promise à intégrer le harem du maître, elle décide de ne pas faire de vagues tout en étudiant l’endroit. Elle finit par attirer l’attention de celui-ci. Comment en est-elle arrivée là ? Et qu’est devenue sa jeune protectrice ?

Par phibes, le 28 novembre 2023

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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #24 – Orouna

Cet album bénéficie d’une connotation très spéciale dans l’univers du Monde d’Aquilon. En effet, comme l’indique l’autocollant figurant sur la couverture, il caractérise la centième parution provenant de cette imposante collection évolutive qui regroupe plusieurs peuplades (races anciennes et humains) et qui associe un sacré lot d’auteurs talentueux. Pour cette grande occasion, c’est le directeur de cette collection qui prend la main à savoir Jean-Luc Istin et qui nous entraîne dans une aventure dramatique à la sauce orc.

Le peuple des culs verts peut se targuer de se parer de sales trognes bien repoussantes, ornées d’une dentition particulièrement impressionnante. Ici, nous avons une exception en la personne d’Orouna qui, bien qu’appartenant au peuple orc n’en est pas moins une belle créature, taillée comme une déesse. Jean-Luc Istin s’est donc amusé avec l’apparence de ce personnage qui se veut doté bien sûr d’une puissance physique eu égard à sa nature mais aussi d’une autre caractéristique, morale cette fois-ci, assez surprenante pour un orc.

L’aventure qui s’ensuit reste d’un très bon niveau, structurée temporellement dans une maîtrise que l’on peut reconnaître à son auteur. Jonglant remarquablement entre le temps présent et les quelques semaines passées, l’histoire d’Orouna, associée à la belle et fragile elfe Elünn, prend indirectement pour cadre la guerre entre les races anciennes et les humains et tissent des passerelles vers d’autres destinées que l’on a déjà croisées (comme celles d’Orak le semi-orc ou de Kronan). Assurément, son équipée est dosée avec beaucoup de subtilité. Elle ne manque ni d’actions, ni de rebondissements (surtout dans les pages de fin) et se décline même, sur un fond de drame à venir, dans une certaine sensualité ambiante (un comble pour un orc !) qui n’est certainement pas négligeable.

Après avoir œuvré sur le tome 11 de cette même série, Sébastien Grenier remet les couverts en animant, graphiquement parlant, les aventures d’un personnage tout en beauté (fatale pourrait-on préciser !). Pour la citer, Orouna bénéficie sous le trait aiguisé de son créateur d’une aura particulièrement ensorcelante et reste du fait de sa plastique très agréable à suivre. Le travail est indéniable en tout point, l’artiste sachant jongler avec une justesse incisive entre beauté et barbarie, le tout rehaussé par une colorisation de choix signée J. Nanjan.

Une centième équipée du Monde d’Aquilon tout en tension qui brasse efficacement la beauté et la barbarie.

Par Phibes, le 28 novembre 2023

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