ORCS & GOBELINS, tome 30
Cul-Blanc
Sur les terres glacées de la Borduria, le dénommé Cul-Blanc, gobelin albinos, s’est mis en chasse d’un mammouth effrayé. Aidé par son tigre des neiges, il parvient non sans mal à l’acculer dans un ravin. Lors du dépeçage de la bête, il s’aperçoit que cette dernière porte déjà des blessures infligées par un volant, d’où sa course effrénée. Sachant que sous ces latitudes, aucun volant ne vit, le gobelin en conclut qu’il y a mystère à éclaircir. Comment se fait-il que ce volant soit en ce territoire gelé ? Est-il isolé ou est-il mené par une troupe militaire ? Pressentant quelque danger, Cul-blanc décide de rejoindre le village où il vit tout en se remémorant son passé hautement tourmenté. Serait-il possible que celui-ci lui revienne en pleine figure ?
Par phibes, le 1 septembre 2025
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Scénariste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782302102545
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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #30 – Cul-Blanc
J
oris Chamblain est un artiste qui a fait ses preuves dans des séries jeunesse/ado telles Sorcières, sorcières, Enola et les animaux fantastiques, Les souris du Louvre, Lili Clochette et Monsieur Mouche…. Aujourd’hui, ce scénariste a décidé de s’exiler sur un autre registre beaucoup plus corsé, un genre qu’il ne pratique pas, celui de la dark fantasy. Et pour se révéler, rien de mieux que d’intégrer le vaste univers inhérent à Nicolas Jarry et Jean-Luc Istin, à savoir le fameux Monde d’Aquilon et de mettre en lumière l’un de ses représentants, assurément pas le plus glamour puisqu’il s’agit de la caste des gobelins.
Ce tome est donc l’occasion de présenter une nouvelle créature appartenant à la race ancienne des culs verts mais qui, eu égard à des troubles génétiques, peut être surnommé Cul-Blanc. Joris Chamblain, certainement bien briefé par les autres participants à la saga, s’est attelé à nous décrire la destinée de ce gobelin albinos, une destinée on ne peut plus sombre et trouble peuplée de drames en tout genre. Le récit qui en découle repose sur une double séquence, l’une passée (depuis les origines de Cul-Blanc) et l’autre présente. Brassée dans une remarquable mixité, l’aventure mise en lumière révèle bien des surprises, initiées par des moments intenses, incisifs et d’une dureté absolue.
Il ne fait aucun doute que le travail narratif est ô combien des plus efficaces. Verbeux à souhait, il nous radiographie la personnalité évolutive du gobelin en question et ce, dans une terminologie sans ambages, acidifiante, très imagée et bénéficiant d’un humour caustique. On sent que Joris Champlain en a sous la pédale eu égard à son interprétation généreuse qui se nourrit d’éléments développés précédemment (l’invasion des goules, les guerres d’Arran, l’orc Gri’m…). Pareillement, la structure de cette aventure reste bien découpée et, fort d’une dynamique éprouvée, joue subtilement sur chaque partition pour aboutir parfaitement sur une sortie unique.
A l’appui du storyboard élaboré par Paolo Deplano qui maîtrise l’univers des Terres d’Arran, Marco Itri se retrouve aux manettes des clans verts (après Nerrom – tome 19 et Kalderok – Tome 25). Le travail est toujours de belle qualité, conforme à l’univers d’Aquilon. L’artiste nous offre des instantanés frissonnants du fait de leur violence, de leur côté sombre et trouve le moyen, malgré cela, à rendre son personnage central un tantinet attachant. De son côté, Elodie Jacquemoire continue à nous émerveiller avec ses superbes couleurs qui donnent une véritable authenticité au graphisme.
Un épisode qui vous glace le sang et qui vous plonge dans les arcanes troubles d’une aventure sur les Terres d’Arran des plus engageantes.
Par Phibes, le 01 septembre 2025
