ORGUEIL & PRÉJUGÉS
les cinq filles de Mrs Bennet

Au petit domaine de Longbourn, Mrs Bennet entre dans sa maison toute excitée. En effet, face à ses quatre filles et son mari, elle révèle qu’elle a appris qu’un jeune homme très aisé se nommant Charles Bingley est venu s’installer à Netherfield, grande propriété située à proximité de chez eux. Percevant là l’opportunité de marier l’une de ses filles et de redorer le blason familial, Mrs Bennet prie son mari de lui rendre visite. Mr Bennet a toutefois devancé la sollicitation de son épouse et, à ce titre, une présentation de leurs filles est prévue de se faire lors de la prochaine garden-party. Ce jour-là, Charles Bingley fait son apparition, entouré de ses deux sœurs et de son ami le fortuné Fitzwilliam Darcy. Sitôt les présentations faites, Charles Bingley courtise Jane Bennet pour le plus grand bonheur de sa mère. Mais la rencontre avec le ténébreux Fitzwilliam Darcy ne se passe pas au mieux surtout pour la jeune Elizabeth Bennet se voit même dénigrée par celui-ci. Malgré tout, eu égard au lien naissant entre Charles Bingley et Jane Bennet, Mrs Bennet se fait un plaisir d’inviter leurs voisins chez elle. Les retrouvailles se passent sous les meilleurs auspices malgré la distance de Fitzwilliam Darcy. Toutefois, ce dernier semble se rapprocher de plus en plus d’Elizabeth. Est-ce pour se jouer d’elle ou a-t-il vraiment des sentiments pour cette jeune fille au caractère bien trempé ?

Par phibes, le 12 avril 2020

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Notre avis sur ORGUEIL & PRÉJUGÉS #1 – les cinq filles de Mrs Bennet

Depuis le dernier tome de la trilogie Lady Liberty paru en octobre 2017, nous étions sans nouvelle d’Aurore. Avec cet album, nous avons le plaisir de la retrouver, cette dernière ayant pris le parti de faire l’adaptation en bande dessinée d’une des œuvres maîtresses de la fameuse romancière anglaise Jane Austen. Orgueil et préjugé se voit donc grâce à cette initiative remise au goût du jour via une série qui doit se décliner en trois volets.

Cet épisode qui colle fidèlement aux 22 chapitres représentant la première partie originelle nous amène dans les ambiances aristocratiques anglaises du 19ème siècle. Nous y découvrons tout d’abord la famille Bennet et ses sept membres (un couple et ses cinq filles) qui n’attendent plus que l’occasion d’accrocher leurs enfants aux bras de riches célibataires. Ensuite, nous faisons la connaissance des locataires fortunés de Netherfield qui vont susciter l’intérêt de toute une bourgade (en particulier Charles Bingley et Fitzwilliam Darcy). Enfin, plus tard, nous rencontrons ceux de Meryton qui vont se rattacher aux péripéties sentimentales des deux précédentes familles.

L’on sera séduit par le superbe travail de césure opéré par Aurore qui trouve la juste évocation critique pour nous sensibiliser à ce microcosme hautain et huppé, préoccupé essentiellement par les affaires de cœur et surtout d’intérêt. A allure bien pesée, l’auteure mène son jeu reposant sur un développement narratif très présent. Non dénué d’humour et avec quelques bons rebondissements, il se veut auréolé de formulations en adéquation avec l’époque et la classe sociale concernée.

Elizabeth Bennet se révèle dans son caractère et sa façon d’analyser situations et personnages, et incarne le personnage pivot de cette histoire. On se plait à goûter ses expressions incisives, son intelligence et bien sûr sa féminité. Darcy, par contre, est un personnage sombre, taiseux et de fait énigmatique. Eu égard à sa nature, on attend avec impatience qu’il se dévoile.

La mise en images qui trahit une inspiration manga est remarquable. Cet univers historique, colorisé avec grand soin, colle réellement à son trait qui dégage beaucoup de féminité, de sensibilité, de douceur artistique. A ce titre, l’on concèdera qu’elle a mis du cœur à l’ouvrage pour la profondeur de ses décors et aussi de ses personnages à la galerie impressionnante. Ces derniers sont d’ailleurs particulièrement beaux dans leurs tenues vestimentaires d’époques et dans leurs expressions généreuses.

Une première partie d’histoire sentimentale, avec ses règles et ses conventions, à savourer pleinement.

Par Phibes, le 12 avril 2020

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