PAMPA
Lune de sang

Dans la Pampa argentine un village est mis à sac par une troupe d’indiens. Pour se venger le gouvernement envoie son armée s’occuper de ces « sauvages ». Au camp de cette tribu les soldats massacrent tout le monde et tandis qu’elle se fait violer une jeune indienne maudit son agresseur Francisco Parra.
Dix ans plus tard Parra meurt laissant à ses deux fils Zenon et Cirilo, son couteau, volé aux indiens jadis, et son cheval. Tandis que la malédiction s’enroule autour d’eux les deux hommes tombent amoureux de la troublante Lucia…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur PAMPA #1 – Lune de sang

Lire Pampa c’est comme lire « Diadorim » de Guimaraes Rosa, un récit plein de foudre, de fureur et d’amour. Zentner applique à son récit un rythme très particulier, on commence avec des textes morcelés ou des mots viennent scander des scènes comme une sorte de vers envoutants. Puis on prend le temps de se laisser couler dans l’histoire qui se déroule tranquillement, on se permet même des digressions (comme cette fascinante histoire de l’asado), ce qui laisse à Carlos Nine la possibilité de s’exprimer pleinement.
D’ailleurs parlons surtout de Nine, cet electron libre de la BD, dont le fabuleux « Meurtres et chatiments » a marqué les mémoires des amoureux du graphisme et de la couleur directe. Donc Nine est de retour avec des planches incroyables, du pur graphisme impressionniste. Sur chaque page on voit la texture du papier, le coup de pastel gratté, les expressions si particulières, une vraie beauté. Je conseille surtout les pages à l’aquarelle (36 à 38) et les courbes envoutantes de Lucia qui me restent encore en mémoire par leur grâce ! Le maître argentin livre ici, certainement, l’un de ses meilleurs albums. Complètement libre de tout préformatage et idées reçues sur ce que doit être la BD il montre une nouvelle fois qu’il est l’un des artistes majeurs de la BD contemporaine (et c’est peu dire !)
Bon il est vrai aussi que cet album risque de déstabiliser les esprits plus conservateurs tant il est décalé (c’est en ça qu’il me rappelle Diadorim) et inclassable, néanmoins il est quand même très important de sentir le souffle de ces deux auteurs, chefs de fil d’un art plus libre, plus personnel et profondemment engagé.
A consommer furieusement et sans modération.

Par FredGri, le 14 avril 2003

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