PHILÉMON
Le train où vont les choses

Il fait nuit lorsque Philémon et Barthélemy découvrent en pleine campagne, alors qu’ils sont en plein brouillard la lokoapatte, une locomotive à pattes qui fonctionne à partir de la « vapeur d’imaginaire » qui s’échappe de la machine. Philémon et Barthélemy, aidés par l’oncle Félicien, décident d’aider cette étrange locomotive et son chauffeur en lui apportant l’imaginaire nécessaire en entrant d’abord dans le tunnel imaginaire…

Par fredgri, le 18 février 2013

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Notre avis sur PHILÉMON #16 – Le train où vont les choses

Le dernier album de Philémon est sortit en 1987, vingt-six ans sans n’avoir aucune nouvelles du doux rêveur au pull rayé. Allait-on le revoir un jour, est-ce que Fred allait pouvoir raconter l’ultime histoire ?
Il y a deux ans, Dargaud a édité trois gros volumes qui regroupaient l’intégralité des 15 volumes de la série. C’était l’occasion de revenir sur ces aventures cultes qui commencèrent en 65 dans Pilote et qui nous firent tous voyager dans un monde à la fois onirique et poétique. On y rencontrait le jeune Philémon, son ami Barthélémy, l’oncle Félicien, sans parler des mille et une créatures qu’ils croisèrent au fil des albums ! L’imaginaire de Fred gardant toute sa fraîcheur, toute sa richesse, c’était en quelque sorte une nouvelle jeunesse qui pouvait enfin inspirer le maître et ses crayons.

Ainsi, en ce moi de février, nous retrouvons Fred et Philémon. Le temps a passé, les couleurs ont perdu leur côté très primaire, saturée pour prendre du gris dans l’aile, pour être dorénavant plus harmonieuses aussi.
Et le ton est donné dès les premières pages, il ne s’agit plus de sauter dans l’histoire les deux pieds joints, non, cette fois les personnages prennent le temps de papoter, de laisser le récit s’installer, de permettre à l’imaginaire de s’étirer au détour de quelques petites digressions (comme le père de Philémon qui rencontre le fantôme de son vieux pote Jojo…). Car le fond de ce récit c’est de permettre au train qui se nourrit de ce fameux imaginaire de reprendre son souffle avant de continuer son voyage, quitte à embarquer Philémon et Barthélemy en passant !

Il s’agit ici de l’ultime album de la série, celui qui clôt toutes ces aventures, la lecture prend donc un tournant quelque peu nostalgique, on repense aux précédents volumes, ces histoires de A majuscules, de Manu Manu et on ne peut qu’être saisit par le parallèle qui se fait tout de suite entre cette lokoapatte, l’inspiration de l’auteur et cette idée de laisser enfin partir un personnage qui nourrit son voyage de son imaginaire hérité des aventures passées !
La révérence est donc très astucieuse car Fred ne s’enlise pas dans un adieu solennel, avec une véritable fin, non, il ouvre cette conclusion à toutes les histoires que le lecteur aimera s’imaginer dorénavant, le tout accompagné par une dernière créature grandiose et bien représentative de cette "faune" qui peupla ces albums !

C’est donc à la fois un très bel album en soi, peut-être moins enthousiaste que les autres, mais toujours aussi évocateur. Les couleurs sont vraiment magnifiques, même si elles demeurent bien plus travaillées que ce qui se faisait avant, mais qu’importe, il y a des ambiances absolument sublimes ! Le dessin de Fred reste toujours fidèle à lui même, avec néanmoins quelques petits passages assez rapides, moins "finis".

Ne vous contentez pas de ce seul seizième album, profitez-en pour tout relire d’une traite !!!

Indispensable !

Par FredGri, le 18 février 2013

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