Pineapple Army
Tome 2/3

Avec Pineapple Army, qui marque les débuts de Naoki Urasawa, en 1985, on retrouve un peu le principe de son autre série, Master Keaton, des petits récits qui tiennent sur un chapitre, qui montrent le héros se sortir de toutes les situations avec succès.

Encore une fois, le style de l’artiste est déjà là, même s’il n’écrit pas encore les scénarios. On reconnait parfaitement le schéma narratif qu’il utilise à cette époque, cette façon d’utiliser le cadre d’un court chapitre pour construire des récits riches et dynamiques. Graphiquement, ses personnages sont peut-être plus ramassés, mais on admire le soin porté aux expressions, aux décors, aux cadrages qui montrent que tout est déjà bien là.
Les histoires permettent, en parallèle, de mettre en avant l’ingéniosité du héros, tout en installant petit à petit un background plus attachant, comme la belle Janet qui revient plusieurs fois, introduisant une sorte de romance implicite…

On tombe sous le charme de Jed, ce côté taiseux tranquille, plein de bons conseils, bien qu’il ne perde jamais de vue la réalité politique des pays et des individus qui viennent le voir.
Toutefois, à travers ces intrigues, Kudô et Urasawa nous proposent un regard assez « concerné » sur certaines situations tendues, comme les menaces contre les juifs, l’importance des réseaux privés, de la mafia, etc. On est souvent aussi interpellé par la qualité des scénarios, par le rythme et par le dynamisme du dessin.

Si vous aimez le travail d’Urasawa, je vous conseille de vous pencher sur cette édition prévue en trois volumes.

Une excellente surprise.

Par FredGri, le 8 janvier 2025