Pineapple Army, tome 3/3
Volume 3
Jed Gôshi s’est progressivement constitué une très sérieuse réputation qui le mène d’une part à être engagé par des civils afin qu’il les entraîne pour qu’ils puissent se défendre ou en tout cas qu’ils puissent s’en sortir si on les attaque. Mais plus généralement, ses capacités de stratège, ses connaissances des multiples techniques de combats, des différents explosifs et autres armes qui circulent, font de lui un élément important si l’on veut monter un groupe de mercenaires pour combattre des factions extrémistes, terroristes comme c’est le cas avec la mystérieuse organisation connue sous le nom de Lettre Noire… Cette dernière menace l’Europe, Jed et ses amis vont devoir se dépêcher pour neutraliser une bombe qui pourrait anéantir toute vie sur le continent…
Par fredgri, le 17 juin 2025
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Scénariste :
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dessinateur :
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Sortie :
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ISBN :
9782505122111
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Notre avis sur Pineapple Army #3/3 – Volume 3
Ce volume conclut la série Pineapple Army, scénarisée par Kazuya Kudô et dessinée par Naoki Urasawa, qui s’est terminée en 1988.
Pour revenir sur les bases, il s’agit des aventures d’un ancien instructeur de l’armée américaine, Jed Goshi, qui s’est reconverti au marché privé, même s’il garde des contacts solides avec ses anciens employeurs et qu’il n’hésite pas, comme c’est le cas dans ces pages, à répondre présent si on veut le recruter pour des opérations spéciales.
Cependant, tout n’est pas axé uniquement sur des missions de terrain qui le mettent en scène ; il apparait parfois juste en périphérie du récit, n’intervenant qu’à peine, permettant ainsi à d’autres personnages de s’exprimer, d’amener les auteurs à défendre des partis-pris plus pacifistes. D’ailleurs, Jed prône un usage modéré des armes et de la violence, expliquant qu’une bonne auto-défense consiste surtout à réussir à s’échapper lors d’une attaque.
Ainsi, tout le charme de cette série atypique vient de ce contraste entre le passé militaire du héros et le propos résolument non-violent développé par les auteurs et leur héros, même si l’on n’évite pas les affrontements à grand renfort d’armes à feu, d’explosions diverses.
Dans l’esprit, Pineapple Army se rapproche beaucoup d’une autre série que dessinait Urasawa à ses débuts : Master Keaton, qui mettait en scène, là aussi, un ancien instructeur pour le S.A.S., spécialiste des techniques de survie. Et l’analogie n’est pas fortuite, car Urasawa dessinait les deux séries en même temps et l’idée était clairement de glisser une morale par le biais de héros forts et débrouillards qui protégeaient tous ceux qui venaient les trouver. Ce rythme en épisodes d’une trentaine de pages a aussi permis à l’artiste de construire sa propre écriture, avec un sens du récit ultra efficace qu’on va retrouver ensuite dans ses séries en solo.
On a donc ici, en une grosse vingtaine d’épisodes, l’essentiel du style d’Urasawa et bien que les scénarios ne soient pas aussi « surprenants » que ce qu’il écrira de son côté ensuite, on ne peut que se régaler devant leur efficacité et l’émotion qui peut parfois s’en dégager. Les scénarios fonctionnent parfaitement, ils alternent des intrigues très creusées sur le plan politique et on sent bien la volonté des auteurs d’amener une ultime menace, en la présence de cet énigmatique adversaire japonais qui cherche absolument à tuer Jed, qui nous mènera à la conclusion. C’est adroit et petit à petit le scénario s’échappe des petites récurrences pour se concentrer sur un thriller mâtiné d’espionnage absolument captivant.
Une série qui mérite d’être redécouverte, et pas seulement par les fans d’Urasawa.
Par FredGri, le 17 juin 2025
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