Pino, l'I.A. émotionnelle

En 2058, une nouvelle génération d’Intelligence Artificielle, PINO, a été créée, stable et complètement au service de l’humanité. Progressivement, malgré les mouvements anti I.A., on a équipé des robots domestiques avec le système PINO, pour qu’ils puissent servir un peu partout dans la société. Mais l’un d’eux, affecté à des tests pharmacologiques sur des animaux, voit soudain ses recherches interrompues. Contre toute attente, au dernier moment, il montre des signes de sentimentalité en voulant libérer tous les cobayes, avant que le centre de recherche soit entièrement détruit. Ce « malfonctionnement » alerte les autorités qui lancent une enquête pour déterminer les vraies causes de l’accident. L’enquêteur Iwata, sensible à la cause des I.A. entreprend alors d’aller poser des questions aux différents modèles de Pino qui restent en activité, et notamment le petit robot qui s’occupe de madame Ryoko Kio comme s’il était son fils disparu. Cependant, un autre comité d’enquête est chargé de l’affaire, cette fois sous la direction d’une I.A. et la conclusion ne tarde pas à arriver, il faut détruire tous les modèle PINO…

Par fredgri, le 21 avril 2024

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Notre avis sur Pino, l’I.A. émotionnelle

Après les très remarqués Le chien gardien d’étoiles, sa suite et L’oiseau bleu, on attendait avec impatience la nouvelle œuvre de Takashi Murakami. Avec Pino L’I.A. émotionnelle, il s’aventure dans un récit SF qui nous interroge sur notre perception des I.A. et l’éventualité d’en doter des robots qui pourraient ensuite se glisser dans notre quotidien.
Cependant, Murakami n’est pas là pour jouer les Cassandre et annoncer un futur apocalyptique, loin de là. Son propos est bien plus axé sur la question « Une I.A. peut-elle éprouver des émotions ? », ce qui était aussi le propos de fond des histoires d’Astro, ceci dit !

Néanmoins, les petits robots dotés de l’I.A. Pino sont plutôt sympathiques, absolument pas dangereux, ils se cantonnent dans les limites de leur programmation, de leur rôle auprès des humains, d’où ce sentiment d’une légère naïveté qu’on peut avoir à la lecture de ce volume. Mais après tout, une Intelligence Artificielle n’est le fruit que de son programmateur et des valeurs qu’il va y infuser.
Ainsi, il règne sur ce volume une ambiance bienveillante globalement. On s’attache à ces petits robots attentionnés et plus particulièrement celui qui s’occupe de cette vieille dame qui voit en lui le fils qu’elle a perdu 30 ans auparavant. Les petits gestes qu’il multiplie autour d’elle, cette façon de ne pas la bousculer et d’entretenir ses illusions poussent en effet à nous poser la question sur d’éventuels sentiments chez ce petit bonhomme constitué de rouages, de moteurs, d’articulations métalliques.

En contre partie, bien que le récit fonctionne merveilleusement, avec une vraie finesse dans les dialogues, dans l’écriture, Murakami force un peu le violon dans certaines scènes qui viennent entériner la tristesse et la mélancolie qui peuvent se dégager de ce récit. Ça ne gène en rien la lecture, bien au contraire, c’est juste qu’en voulant parler d’émotion, on a l’impression que l’auteur veut surcharger le facteur lacrymal de son album.

Il en ressort un volume extrêmement prenant, qui prête à la réflexion.
Très conseillé.

Par FredGri, le 21 avril 2024

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