PORTES DE SHAMBALLAH (LES)
Le Dragon Vert
En 1929, depuis sa rencontre avec la tueuse du Dragon Vert, l’ombre de la mort plane sur l’ancien agent secret britannique Malcolm Mackenzie. Ne pouvant retarder l’inéluctable et de retour du monde des morts, il s’empresse de reprendre le fil de son histoire auprès de son confident l’archéologue Erwan Frioul.
Malcolm Mackenzie se revoit en 1928. Il a intégré la loge suprême des Illuminati et à la faveur de sa position privilégiée, flirte désormais avec les plus grands de la planète. Lors d’un grand rassemblement, il retrouve incidemment la journaliste Kezewin Wolfe à laquelle il lui avoue son innocence par rapport à la mort de son père et essaye de lui démontrer sa volonté de nuire à ces supérieurs inconnus qui pèsent de tout leur poids sur la destinée mondiale. Mais en a-t-il vraiment la motivation tant ce pouvoir qu’il détient et les intentions incertaines de cette loge occulte l’interpellent profondément. C’est lors d’un rituel pour le moins horrifique à l’issue duquel il découvre la véritable nature du dieu Aïfass que Malcolm ouvre les yeux et décide de tout dévoiler à Kezewin. Au su de cette infidélité, Aïfass prend le parti de faire pression sur l’ancien agent secret et le pousse à aller récupérer la fameuse clé d’Aggartha chez les Dragons Verts.
Par phibes, le 20 janvier 2017
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Sortie :
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ISBN :
9782353257553
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Notre avis sur PORTES DE SHAMBALLAH (LES) #4 – Le Dragon Vert
Après six longues années d’attente, Malcolm Mackenzie revient, sous le couvert de ses créateurs Axel Mazuer, Cyril Romano et Pierre Taranzano, pour dévoiler enfin les tenants et les aboutissants de son aventure ésotérique en lien avec la tentaculaire organisation occulte, l’Ordo Templi Orientis.
C’est donc avec une certaine impatience que nous abordons cet épisode. Non seulement parce qu’au vu du sticker arboré par le premier de couverture, il signe la fin de la série, mais aussi parce que le tome précédent nous avait laissé sur plusieurs notes inquiétantes (l’assassinat de Krugg, la « trahison » de Malcolm, et, à une autre époque, son décès face à l’archéologue Frioul).
Avec cet épisode, nous reprenons donc le cours de l’histoire pleine de mystères, initié dans les premières planches par un prologue menaçant et un rebondissement revitalisant. Axel Mazuer et Cyril Romano nous réintroduisent dans la confession extraordinaire de leur personnage central qui, tout en luttant contre le temps et à la faveur d’un rôle bien précis (celui de Gardien de la clé du monde d’Aggartha), nous affranchit enfin sur cette instance mondiale occulte (cautionnée par des personnalités ayant existé) qui façonne l’Histoire et sur les énigmatiques êtres supérieurs qui la manœuvrent. Tout en remettant en scène la sémillante Kezzie (Kezewin Wolfe), elle-même installée dans le rôle de l’enfant de la Lune, les coscénaristes nous dévoilent enfin la face cachée du dieu sinistre Aïfass et tout ce qui se rapporte autour de son avènement.
Force est de constater que ce dernier tome garde toute sa puissance mystique et nous livre, au travers d’un travail aiguisé sur l’interpénétration de différentes époques, une équipée fantastique énergique, portée par une intrigue prégnante. Par ce biais, il boucle la boucle et ce, à la faveur d’un antagonisme (Aïfass versus Malcolm) évidemment hors norme et générateur d’une action ambiante bien pesée, et d’un final qui, saupoudré d’émotions, a la particularité de nous préparer éventuellement à d’autres perspectives.
La prestation picturale de Pierre Taranzano sur cet album reste à la hauteur des opus précédents. Œuvrant dans un réalisme très agréable et bien inspiré, son dessin met en avant un message clair, dynamique à souhait et découpé adroitement. On saluera tout particulièrement ses planches en couleurs directes où il représente le monde éthéré et celles avec des aplats de noir qui suscitent bien des sensations (le rituel d’invocation d’Aïfass par exemple). De même, on pourra apprécier, et la qualité de ses décors, bien restitués historiquement, souvent dans des perspectives audacieuses, et le charisme de ses personnages, humains et autres, qu’il croque avec une réelle efficacité.
Une fin d’aventure ésotérique à l’intrigue entreprenante qui donne furieusement envie de se replonger dans un deuxième cycle.
Par Phibes, le 20 janvier 2017
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