POUR LE PIRE
Volume 1

Arata travaille à l’aide sociale et use parfois de méthodes peu orthodoxes dans ses missions. Mais l’affaire dans laquelle il s’embarque va surpasser tout ce qu’il a fait jusqu’à présent. En effet, un adolescent qu’il suit a écrit à la tueuse en série qui a assassiné son père, mais en signant du nom d’Arata afin que la meurtrière ne fasse pas le lien entre son correspondant et le crime. Son espoir est d’apprendre enfin où est cachée une partie du corps de son père.

Or, la criminelle, Shinju Takuto, a répondu, proposant une rencontre en tête à tête dans la prison où elle attend son exécution ! Le garçon supplie donc Arata de se rendre au rendez-vous à sa place. Il accepte.
Mais l’entretien démarre mal et la jeune femme manque de quitter le parloir. Pour la retenir, il ne trouve aucune autre idée que de la demander en mariage !

Par legoffe, le 18 juillet 2021

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Notre avis sur POUR LE PIRE #1 – Volume 1

Après l’excellent Team Medical Dragon et l’étrange Tour Fantôme, Taro Nogizaka nous entraîne dans un thriller psychologique qui se joue des codes et frôle la comédie d’humour noir. Il s’appuie sur deux personnages originaux assez contrastés – tantôt détestables, tantôt attachants – qui ont un don pour le mensonge.

C’est donc un jeu (dangereux) que l’agent des services sociaux et la tueuse en série mettent en place. On peut parler de joute verbale et d’un jeu du chat et de la souris où chacun pense être le chat… Tout cela pour tenter de découvrir la vérité que dissimule l’autre.

Pour l’auteur, tout l’intérêt, dès lors, est d’effacer progressivement la frontière entre ce qui relève du jeu et ce qui pourrait être des paroles sincères. Arata et Shinju savent-ils d’ailleurs vraiment où ils en sont au fur et à mesure qu’avance le récit ?

Le scénario est particulièrement osé, voire… invraisemblable. Les premiers échanges, d’ailleurs, sonnent faux. On a peine à croire à que l’on lit. Le manga attise toutefois la curiosité car on peut avoir envie de savoir comment Arata va s’en sortir. Et puis, le livre dégage une sensation étrange, celle d’être en permanence sur le fil. Le héros se trouve tel un funambule avançant sans longe, et donc sans assurance, au dessus du vide. Nous frémissons en imaginant qu’il puisse faire le moindre faux pas. La tueuse a beau être en prison, on se dit que cela peut changer. Pourrait-elle alors remonter la piste du trentenaire et de ses proches ?

L’ambiance est donc un peu malsaine, d’autant que l’on découvre parfois des scènes sordides, celles des cadavres laissés par Shinju sur son parcours. Des images à réserver à un public averti, a fortiori en raison du style extrêmement réaliste de Nogizaka. Avec leurs visages épurés et leurs grands yeux expressifs, les personnages semblent transpercer du regard ceux qui les croisent. Voilà qui accroît encore le malaise que génère cette bande dessinée.

Autant j’ai aimé Team Medical Dragon, autant je suis très réservé sur ce nouveau titre dont le déroulement m’apparait décidément… peu crédible.

Par Legoffe, le 18 juillet 2021

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