POUR UN PEU DE BONHEUR
Félix
La guerre est enfin terminée et Félix a pu rejoindre son village. Après toutes ces années d’absence, il regrette que son jeune fils ne se souvienne plus de lui et accuse le coup lorsqu’il apprend que sa femme a un temps ouvert ses bras à un autre homme… Difficile retour, donc, d’autant plus que c’est défiguré que Félix est revenu du front et qu’il doit donc garder masquée la moitié esquintée de son visage.
Les villageois sont sous pression. Depuis quelque temps en effet, des animaux domestiques sont la cible d’un tireur qui reste introuvable. Le frère du maire, un policier qui a lui perdu un bras pendant la guerre, est arrivé de Paris pour mener son enquête sur cette affaire…
Par sylvestre, le 22 mars 2012
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782818909041
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Notre avis sur POUR UN PEU DE BONHEUR #1 – Félix
Pour un peu de bonheur a pour héros une "gueule cassée" : un de ces soldats de la première guerre mondiale qui ont dû confier leur visage, après qu’ils l’aient eu blessé, à la chirurgie de guerre de l’époque. Félix dont on ne peine pas à imaginer qu’il était un beau gaillard avant d’aller combattre est donc un héros qui rentre chez lui défiguré, le visage à moitié masqué ; avec ce que ça apporte de curiosité malsaine de la part des autres et de malaise psychologique pour lui.
Cet album a pour titre le prénom du héros : Félix. Voilà qui nous laisse penser que le titre du tome 2 pourrait être un autre prénom, et que cet autre prénom porterait alors sa part de résolution de certaines énigmes qui nous sont posées dans ce premier volet du diptyque. En effet, plus que la simple analyse du retour chez lui d’un mutilé auprès de personnes chères qui – quelque part – avaient perdu espoir de le revoir, Pour un peu de bonheur nous invite à découvrir la chronique d’un village que le scénariste Laurent Galandon malmène avec des faits marquants…
Il y a d’abord le fait que tous les gars du village partis guerroyer sont revenus entre quatre planches, mis à part Félix que la Mort, sans doute repue, a mal visé… Et il y a aussi ce fait anecdotique mais ô combien perturbant : ces morts successives d’animaux abattus par un mystérieux inconnu et qui ont fait dépêcher au village un étranger (puisqu’il est un Parisien) en même temps qu’il est, notons-le quand même, le frère du maire…
Coïncidence troublante, cet enquêteur n’a plus qu’un bras. Voilà qui le rapproche de Félix qui est plutôt du genre mutique et perplexe face à l’avenir qu’il s’entrevoit. Et le tireur serait d’après certains un Allemand embusqué. De quoi faire monter le stress…
Mais pas encore de quoi nous permettre de deviner quoi que ce soit sur là où veut nous mener le scénariste qui parvient à entremêler plein de "situations à indices" sans qu’on puisse détecter la combinaison desquelles fera qu’on trouvera son récit génial ! D’autant plus que s’ajoute à toutes ces petites choses qui nous tiennent sur nos gardes une discrète insistance au sujet du Bastien – le meilleur ami, comme qui dirait – qui a rendu Félix cocu. Au point qu’on en viendrait presque à se demander s’il est vraiment mort…
C’est ça qui fait la force de ce Pour un peu de bonheur : ce faisceau de présomptions, de doutes, d’indices qui nous tiennent en haleine ! Encore que l’on ne serait pas complet si l’on n’évoquait pas l’ellipse de la maquette d’aéroplane, mais dont on entrevoit qu’elle est peut-être l’annonciatrice de ce bonheur que promet le titre de la série et un élément de la construction de l’espéré happy end pour Félix et les relations qu’il doit reprendre à zéro avec sa femme et avec son fils…
C’est A.Dan qui signe les dessins. Les premières planches ne font pas très bonne impression. Trop épurées, et baignées par des lumières discutables ; même si l’on conçoit que la scène d’ouverture est une situation d’esprit. Et puis, l’histoire et son intérêt aidant, le graphisme se fait meilleur et se laisse adopter. Et c’est une chance de plus pour cette bande dessinée, pour cette chronique puisant dans la guerre, la méfiance, le polar et dans la valeur du regard qu’on peut porter sur les autres.
Un cahier supplémentaire complète l’édition originale de cette BD. Réalisé avec le concours du Service Santé des Armées, il traite des "gueules cassées". (CQFD !)
Une bonne lecture, recommandée !
Par Sylvestre, le 22 mars 2012
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