PROTOCOLE DU TUEUR (LE)
Mortel souvenir

André Soulac a kidnappé Sophie Lestrade, la fille de Jean Lestrade, le maire d’une commune bourgeoise en vue de le faire chanter suite à l’assassinat de sa copine, Laure Malive. S’occupant de l’affaire en même temps que celle du tueur à la ficelle, le commandant Kelian Zelman, proche ami du magistrat, s’aperçoit que ce dernier l’a manipulé pour couvrir sa dernière exaction et se trouve, de fait, piégé après avoir escamoté des pièces à conviction. A la suite d’un face-à-face musclé, Lestrade avoue au policier ses manigances et le meurtre de Laure Malive. Mais Zelman est convaincu que toute la vérité n’a pas été dite et doit encore fouiller d’avantage dans le passé de chaque protagoniste. La réponse à ses investigations est à portée de doigts et va révéler une teneur tragique.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur PROTOCOLE DU TUEUR (LE) #2 – Mortel souvenir

Le protocole exécuté par un tueur en série pour éliminer ses victimes sert de cadre à cette enquête policière menée de main de maître par un Didier Convard en pleine forme scénaristique et un Denis Falque en graphiste éclairé. Ce deuxième tome finalise sans bavure les investigations quelque peu désespérées d’un enquêteur englué dans une manipulation dont il aura beaucoup de peine à se démarquer.

La fin est proche, certes, mais les quarante-huit planches que comporte le récit, vont encore révéler bien des surprises. Alors que la duplicité du premier magistrat de la ville concernée ne fait plus de doute (voir tome 1 "le tueur à la ficelle"), il demeure une grosse interrogation sur l’identité du tueur en série et les motivations d’une telle barbarie. Patiemment, Didier Convard déroule son plan et, au moyen de rebondissements forts, bien ajustés et suffisamment explicites pour interpeller et donner l’orientation nécessaire à son récit, nous entraîne sur deux enquêtes parallèles qui vont avoir un dénouement commun. Les séquences en suspension sont nombreuses, intriguent par leur teneur et attisent notre envie d’en savoir d’avantage. Mêlant passé d’il y a vingt ans et présent, on se questionne sur le véritable lien entre les deux époques qui sera, bien entendu, délivré au final.

Denis Falque possède, dans son trait, une finesse qui lui permet d’exécuter des plans très réalistes, d’une profondeur excellente et bien maîtrisée. Ses décors sont d’une rare justesse qui sont le reflet d’une recherche rigoureuse dans le détail. Ses personnages sont également convaincants, expressifs et bien en mouvement et agrémentent ses vignettes dans une colorisation utilisée à bon escient.

La suite de la tragédie initiée dans "Le tueur à la ficelle" s’annonce bien captivante et surprenante, et laissera, à quiconque qui suit cette superbe épopée policière bien remuante, un très bon souvenir.

Par Phibes, le 5 septembre 2008

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