PURGATOIRE
Livre 1

La vie sourit à Benjamin Tartouche. Il vient d’être officiellement déclaré free-lance, il hérite d’une grande maison pour lui tout seul, il a trouvé un super matériel informatique d’occasion.
Oui, la vie sourit à Benjamin, juste le temps de lui faire croire que tous ses problèmes, toutes ses galères touchent à leur fin !
Le temps, à peine !
Et hop, pfuit… plus rien … le rêve n’a duré qu’une journée et tout est parti en fumée ! Benjamin ouvre ses grands yeux pour voir la vie, mais là…. Y’a plus rien !

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Notre avis sur PURGATOIRE #1 – Livre 1

Purgatoire est un titre un peu particulier pour une bd du genre réaliste. Le dictionnaire dit qu’au sens figuré , c’est une période d’épreuve transitoire !
On est sûr d’une chose, après la lecture de cet album, il y a beaucoup de difficultés à surmonter pour le héros et que l’épreuve a bien l’air d’être là. La vie de Benjamin Tartouche est un vrai chemin de croix. Chabouté dessine un héros banal qui semble bien parti dans la vie avec l’héritage d’une maison et une reconnaissance professionnelle qui devrait lui assurer un train de vie financier normal et une liberté de mouvement nécessaire aux artistes. Malheureusement, la vie ne fait pas de cadeau, elle est même parfois pire car elle reprend les choses gagnées par sa force et sa volonté propre . C’est ce que Chabouté dépeint avec beaucoup de talent, comme à son habitude, en donnant un ton qui va de sombre à noir, puis de noir à … néant !
Le ton est dur, voir cruel, et la descente aux enfers semble inéluctable tant la malchance est constamment présente. Tant de malchance d’ailleurs est difficile à croire et c’est là où le bas blesse le plus cruellement : ceux qui savent la rue, ceux qui savent le froid, ceux qui savent la faim et la crasse, ceux là savent que ce tableau raconte une vraie réalité.
La situation des SDF est importante aux yeux de Chabouté qui en avait déjà parlé dans « Un îlot de bonheur ». Finalement, il tire un signal d’alarme avec une explosion graphique haute en couleur (la case représentant l’incendie est hallucinante !) qui devrait interpeller les plus naïfs, qui pourrait freiner les plus méchants… enfin, peut être est-ce encore ce Don Quichottisme qui me tient tant à cœur mais je lui trouve une grande humanité en montrant du doigt la perversité du monde de l’argent avec la complicité des acteurs de ce système à la base de l’exclusion.
Il peint en couleurs directes… ce qui donne encore plus de profondeur aux qualités et défauts des personnages ! C’est un dessin qui se laisse regarder avec envie et ces couleurs m’ont évidemment rappeler ses débuts avec le superbe « Sorcières » tout aussi noir mais tellement réussi.
En même temps ce ton accusateur et ce doigt pointé sur une société à deux vitesses (voir plus) est vraiment nécessaire et quand tant de talent se met au service de l ‘humanité, on ne peut que dire chapeau !
Vous avez compris que cette bd est nécessaire, forte et marquante. J’espère qu’il travaillera d’arrache pied pour nous livrer la suite de cette histoire arrêtée à un endroit où le suspense est énorme (bien que quelques indices soient laissés sur l’avenir … ).
Pour finir, bravo pour cette superbe couverture, et la jeune collection « Equinoxe » chez Vents d’Ouest. Egalement, chapeau pour avoir intégré à la fin de l’album un ex libris de Lax, parrain de cet album dans le cadre des « Alfred ».
Indispensable 😉

Par MARIE, le 20 septembre 2003

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