Quand la nuit tombe
Mylaine
En septembre 1943, Mylaine, et sa petite sœur Lisou, se cachent avec leurs parents dans un chalet situé à quelques kilomètres de Grenoble, parce qu’ils sont nés juifs et que les Nazis les traquent. Leur grande sœur Janine, travaillant alors comme infirmière de guerre, va se réfugier à Genève sur les conseils d’une amie. Leur frère Tony part clandestinement, espérant atteindre la Suisse lui aussi.
Mais un jour d’hiver, sous l’enveloppe feutrée de la neige, Mylaine et sa famille sont dénoncés et les Nazis viennent pour les arrêter. Lisou et ses parents échapperont de justesse à cette rafle, mais pas Mylaine, qui sera déportée dans un camp de concentration.
Par celine, le 16 mars 2025
-
Scénariste :
-
dessinateur :
-
Coloriste :
-
Éditeur :
-
-
Sortie :
-
ISBN :
9782413077664
Notre avis sur Quand la nuit tombe #2 – Mylaine
Marion ACHARD raconte l'horreur absolue vécue par bien trop d'hommes, de femmes et d'enfants, à travers le témoignage bouleversant de sa grande tante Mylaine, sur ce qu'elle a vécu pendant la Seconde Guerre Mondiale.
L'intégralité de cette histoire est inspirée de la vie de ses deux grandes-tantes Lisou et Mylaine et de leur famille, les VEIL. Le premier tome, était raconté à travers les yeux de Lisou, alors âgée de 10 ans, en septembre 1943, et de son vécu. Dans ce second tome, Il s'agit toujours de l'histoire de cette famille, mais cette fois-ci, racontée par Mylaine (99 ans au moment de son témoignage), la grande sœur de Lisou, qui a subi, comme tant d'autres malheureusement, l'ignominie et la barbarie dans les camps de la mort.
On retrouve avec plaisir le magnifique dessin de Toni GALMES qui réussi la prouesse, même dans les moments les plus sombres, d'apporter à cette histoire, de la douceur et même une forme de réconfort. Les périodes les plus dures sont dominées par une palette allant du taupe au gris. Quand l'espoir semble renaître dans la vie de Mylaine et de ses amies d’infortune, on retrouve les teintes douces et lumineuse, si chères à Toni GALMES. Pour exemple, la scène irréelle de face à face entre Mylaine et le Renard, de part et d'autre du grillage, nous dévoile tout le talent du dessinateur, qui passe de la lumière à la grisaille, juste sur une page. Même la neige semble envelopper de douceur, toute cette noirceur de la guerre.
L'autrice réussit avec beaucoup de talent à nous emmener au plus près de ce qu'ont vécu Mylaine et ses amies au quotidien. On prend pleinement conscience du courage qui leur a fallu pour tenir, pour survivre à ces jours sans fin de travail forcé dans les pires conditions qu'il soit, à ces nuits terrifiantes où le froid et la faim ne les lâchaient pas, à ces trajets terribles tant psychologiquement que physiquement, dans des wagons à bestiaux où chacune se demandait, lesquelles seraient encore là, au bout du voyage.
Cet album met en avant le devoir de mémoire, ainsi que l'Histoire avec un grand H. Elle rend hommage à toutes ces femmes courageuses et fortes qui ont subi l’innommable.
Et même si ce témoignage de Mylaine a été pour moi, particulièrement émouvant, et bien plus difficile à lire que « Lisou », je dirais là encore, que ce second tome de l'histoire de la famille VEIL devrait être lu par tous. Toutefois, cet album n'est pas à mettre dans les mains des plus jeunes, car la vérité peut être éprouvante à lire pour les plus fragiles.
A la fin de ce magnifique album, le lecteur trouvera en plus de quelques documents historiques confiés par Mylaine à l'autrice, une postface rédigée sous forme de poème par le Directeur du musée d'Etat d'Auschwitz.
On y retrouve de nouveau, accompagnées d'une courte biographie, les photos de la famille VEIL ainsi que les amies de déportation de Mylaine et les personnes qui l'ont soutenue, présentées face aux personnages dessinés par Toni GALMES. Mais nous avons aussi cette fois-ci, les dessins et courtes biographies des criminels qui ont commis l'impensable.
Tout est absolument juste dans ce magnifique album hommage. Le ton est respectueux, digne, douloureux bien-sûr, mais édifiant, sur ce que l'Histoire a été. Il ne faut JAMAIS oublier que l'être humain a été capable du pire.
Par Céline, le 16 mars 2025
Dans la même série
Quand la nuit tombe
Publicité