RALPH AZHAM
L'ennemi de mon ennemi

Ralph n’a pas pu s’allier au sinistre Vom Syrus pour faire tomber le roi Malek et l’a tué conformément aux prédications des oracles. De fait, il revient avec ses deux compagnons Zania et le mage Yassou sur les terres d’Astolia pour se lancer dans une nouvelle noble quête et doit, pour cela, retrouver son père dans les alpages. Leurs têtes ayant été mises à prix, il devient nécessaire pour ces derniers de tout faire pour ne pas être reconnus et d’agir par conséquent dans la plus grande discrétion. Malheureusement, ce n’est pas la grande particularité de Ralph qui, dès son arrivée à la première auberge, commence à mettre les pieds dans les plats. La noble quête va devoir donc se faire à coups d’épée et de bracelet magique, et donner lieu inévitablement à une fuite en avant et à un grand nombre de cadavres. C’est en arrivant au domicile vide de son père que Ralph, incité par le départ de Yassou, se décide d’entrer dans la cité fortifiée d’Astolia sans savoir qu’il va tomber dans un piège tendu par son ennemi, le roi. Serait-ce la fin de l’aventure ?

Par phibes, le 23 février 2014

Notre avis sur RALPH AZHAM #6 – L’ennemi de mon ennemi

Cette suite des aventures médiévalo-fantastiques de Ralph Azham se veut riche en péripéties. Lewis Trondheim est parvenu, au fil de cette nouvelle série, à nous faire apprécier, et le héros charismatique, et son parcours atypique. Le fait de le retrouver à nouveau sur les terres d’Astolia, lui permet de repartir dans sa quête chevaleresque contre un monarque plein de morgue.

Ce road-movie est donc l’occasion de traverser moult péripéties dans un registre dans lequel le créateur Lewis Trondheim évolue d’une manière fortement inventive, débridée et habile. Il en ressort une fois de plus une histoire aux effets les plus simples, décalées ô possible, jouant effectivement sur les actions du personnage central à la psychologie complètement cadrée. Aussi, grâce à cette désinvolture personnalisée, à cette insouciance rafraîchissante, à cette simplicité d’esprit dont fait preuve l’ancien élu des oracles, l’on ne manque pas de se nourrir d’une bonne dose de dérision, de fantaisie qui porte vers le haut la destinée remuante de Ralph.

Aussi, l’amusement du scénariste/dessinateur est des plus perceptibles et fort de cet état d’esprit, nous amène à suivre dans un déroulement linéaire une intrigue épurée basée essentiellement sur le jeu déstabilisateur des protagonistes. Rebondissements incessants ubuesques et cynisme doucereux sont la clé de voute de cet épisode qui permet de passer un bon moment bien risible.

L’univers de Ralph passe également par un graphisme certes assez primaire mais doté d’une délicatesse et d’une efficacité pour le moins redoutables. Le zoomorphisme ambiant dont il regorge et gérer très adroitement par l’artiste, apporte beaucoup de fraîcheur aux planches, permettant de renforcer le côté décalé de l’aventure.

Un nouvel épisode bien savoureux qui permet d’apprécier grassement les facéties du fameux Ralph et, par extension, celles de son créateur. Pour tout public !

Par Phibes, le 23 février 2014

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