RENDEZ-VOUS AVEC X
Mata Hari

Le 13 février 1917, à Paris, le Commissaire Priolet se rend à un hôtel de l’Avenue des Champs Elysée afin de procéder à l’arrestation de Lady Macleod au motif que cette dernière a conspiré contre l’Etat français. Cette dernière, un brin déshabillée, reçoit le fonctionnaire de police et après avoir entendu ce qu’on lui reproche et bien fait mention de ses hautes relations, suit celui-ci. Qui est donc cette Lady Macleod ? Ne serait-elle pas cette sulfureuse séductrice qui, au début du 20ème siècle, est parvenue, sous le pseudo de Mata Hari, à mettre le tout Paris à ses pieds en initiant sur fonds de danse orientale le tout premier strip-tease ? Ne serait-elle pas également celle qui fut contrainte, à la suite d’une mauvaise gestion de sa destinée et de manipulations perpétrées par les services secrets allemands et français, de faire acte de trahison ? Ne serait-ce pas celle qui finit tragiquement sa vie fusillée au polygone de tir de Vincennes ?

Par phibes, le 14 janvier 2020

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Notre avis sur RENDEZ-VOUS AVEC X #3 – Mata Hari

Le troisième personnage abordé dans cette adaptation en bandes dessinées des dossiers radiophoniques sur France Inter de Patrick Pesnot est, après Shi et La baie des Cochons, Mata Hari, la célèbre effeuilleuse devenue espionne malgré elle. Pour évoquer cette dernière, Virginie Greiner (Isabelle Eberhart, Tamara de Lempicka, Avant l’heure du tigre…) s’est adjointe les services d’Olivier Roman (Fable de l’Humpur, Alchimie, Harry Dickson…).

Le résultat se veut des plus captivants. Sous le couvert des révélations d’un homme de l’ombre qui rencontre un journaliste, l’on découvre les facettes de cette personnalité forte et affabulatrice, versée dans l’art d’utiliser sa féminité, sa sensualité pour bousculer les tabous et mettre à genoux la gente masculine. On y découvre ses heures de gloire, adulée par un public très épris de sa grâce, de son originalité, de son exotisme. On y révèle également ses choix, ses paris risqués et sa déchéance au point d’en arriver, durant la Grande Guerre, à trahir le pays qui, en son temps, l’a encensée.

Il ne fait aucun doute que l’effort documentaire est imposant et pourrait peut-être nuire au récit. Mais il n’en est rien car on ne s’ennuie nullement dans ce biopic. La scénariste a su trouver la tournure qu’il sied pour la rendre captivante dans un découpage particulièrement adroit. De même, la personnalité ainsi traitée, parfois puissante, parfois d’une grande naïveté, fait preuve d’une force d’attraction impressionnante associée à un contexte historique remarquablement restitué.

Le travail sur le dessin révèle qu’olivier Roman a préparé sa copie avec une rigueur impressionnante. A la faveur d’un réalisme très esthétique et de nombreuses recherches, l’artiste nous offre une vision illustrée de Mata Hari pleine de finesse et on ne peut plus intéressante. On regrettera toutefois le choix des couleurs qui, à certains moments, se veulent un peu trop criardes.

Mata Hari, un rendez-vous à ne pas manquer, signé par deux artistes bourrés de talent.

Par Phibes, le 14 janvier 2020

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