RENÉE STONE (UNE AVENTURE DE)
Meurtre en Abyssinie

En octobre 1930, le sacre de l’Empereur Haïlé Sélassié 1er attire un grand nombre d’européens dont la célèbre romancière britannique Renée Stone. Au terme d’un long voyage, la jeune femme atteint la capitale éthiopienne Addis-Abeba où elle rencontre l’archéologue John Malowan. Ce dernier, un tantinet maladroit, se joint à l’écrivaine dont il apprécie la personnalité pour rejoindre la légation où logent leurs pairs. En chemin, les deux voyageurs croisent l’explorateur Alfred Theziger dont l’aura fait grande impression sur Renée. Arrivés à l’ambassade, ils font la connaissance de l’écrivain Graham Gray un brin cynique et se décident à quitter les mondanités pour aller rendre visite à la famille de l’archéologue qui tient une plantation de café à de nombreux kilomètres de là. Les retrouvailles avec son oncle et sa grand-mère Assia sont des plus heureuses durant lesquelles Renée découvre avec surprise que Dennis, le père de John, a vécu en cet endroit et a été mystérieusement assassiné. Subjuguée par la jeune romancière, Assia décide de lui faire un cadeau caché en haut d’un gros arbre. Une fois ouvert, Renée découvre un rouleau ancien qu’elle remet le lendemain à John après que ce dernier ait dessoulé de la veille et lui ait fait subir une humiliation par Graham Gray. C’est en décryptant le rouleau que l’archéologue prend le parti de suivre les traces de son père et également de son grand-père Hormuzd Rassam. Rejoint bientôt par Renée et Theziger, sa quête va prendre une tournure dramatique.

Par phibes, le 30 décembre 2020

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Notre avis sur RENÉE STONE (UNE AVENTURE DE) #1 – Meurtre en Abyssinie

Après Pablo, Il était une fois dans l’Est et Isadora, Julie Birmant et Clément Oubrerie se retrouvent pour nous offrir une nouvelle saga dédiée à leur nouveau personnage, Renée Stone, qui, en tant qu’aventurière après être romancière, va nous entraîner à la découverte de l’Afrique des années 30 et de ses mystères ancestraux.

Ce premier volume lance donc l’héroïne dans une équipée qu’elle va devoir partager avec un archéologue, John Malowan qui est appelé à marcher dans les pas de ses ascendants et dans la légende d’un roi antique Gilgamesh. Le récit qui en découle a tout d’abord le privilège de se nourrir d’une base historique avérée de par les nombreuses références (lieux, personnages illustres, scènes…) qui parsèment les quelques soixante pages de l’ouvrage. De plus, il bénéficie d’une galerie de portraits des plus intéressantes, mettant en exergue bientôt une intrigue à l’Agatha Christie et découvrant une adversité qui va se révéler au fil de l’aventure. Enfin, le tandem Stone/Malowan fonctionne bien, chacun possédant du charme et des caractéristiques qui ont tendance à se compléter.

L’histoire possède un réel potentiel et tient remarquablement en haleine le lecteur. On se plait à suivre les tergiversations de John Malowan pris à parti par des adversaires manipulateurs, des agents secrets, sous le couvert d’une chasse au trésor dense et trépidante.

De son côté, Clément Oubrerie trouve l’expression picturale qui sied à cette aventure des années 30. Usant pour cela d’un graphisme classique aux effets très anciens et aux coloris volontairement fanés, l’artiste ne regarde assurément pas à la dépense pour donner un réel coffre à celle-ci. Tout en travaillant avec finesse les décors éthiopiens, il donne l’impression, dans le choix des personnages, de s’inspirer de personnalités de l’époque comme semble-t-il Agatha Christie jeune (pour Renée Stone), Peter Ustinov (Graham Gray)… Le résultat fait mouche et donne une irrésistible envie de suivre les péripéties.

Une aventure bien entreprenante qui est loin d’être terminée puisqu’elle appelle une suite intitulée « Le piège de la Mer Rouge ». A suivre donc !

Par Phibes, le 30 décembre 2020

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