SANTIAG
Rouge... comme l'éternité

Santiag n’a pas encore coupé le lien affectif qui l’unit à sa fille Tossie. De fait, il erre entre les deux mondes. Pour avoir divulgué un secret à l’oreille de sa femme inconsciente, Santiag a transgressé la loi indienne des morts. Afin de s’acquitter de cette faute, Chaco lui confie une mission qui consiste à ramener trois errants identiques à Santiag, partis à la recherche d’Orlando. En effet, ces derniers comptent lui soutirer son secret qui lui permet de passer du monde des vivants à celui des morts et inversement.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SANTIAG #3 – Rouge… comme l’éternité

Le héro solitaire Santiag revient sur le devant de la scène dans cet épisode dans lequel il se transforme en chasseur d’âmes déviantes. Elément fantomatique, il est mandaté par ses confrères indiens pour traquer d’autres fantômes dont un qui a percé le secret de se mouvoir entre les mondes.

Jean Dufaux, dans sa production littéraire coutumière, perpétue son histoire sur ces mondes parallèles qui se touchent sans pour autant s’interpénétrer sauf quand on s’appelle Orlando. La course-poursuite qu’il décrit avec la virtuosité qui le caractérise se déroule dans une atmosphère lourde aux senteurs de légendes indiennes. Par ailleurs, un semblant d’espoir paraît naître pour ce personnage coupé du monde des vivants qui voit, dans sa mission, la possibilité de revoir sa famille.

Les traces laissées par le trio infernal que pourchasse Santiag sont faites de sang et guident ce dernier dans une quête inquiétante et morbide. Vampirisme, nécrophagie, tuerie gratuite sont les plats qu’affectionnent particulièrement ces trois chercheurs déterminés. On ne ressent aucune colère dans cet épisode mais plutôt une certaine lassitude, une résignation sourde à subir les évènements qui vont suivre.

On devinera aisément que la couleur dominante de cette aventure fantastique est le rouge écarlate, couleur du sang qui s’écoule des corps meurtris et également du feu purificateur. Il symbolise aussi le danger rappelé par Chaco dont les arrières plans, au Chaco’s bar, en sont l’évocation. Les graphiques de Renaud ne bougent pas d’un tome à l’autre et sont les garants d’une régularité dont le dessinateur a le secret. La finesse exemplaire de son trait est très caractéristique d’un travail d’orfèvre. Les mimiques sont belles et convaincantes. Par ailleurs, Renaud a fait évoluer le look du personnage central en lui attribuant des cheveux plus long et une tenue de desperado.

Les tambours de guerre se sont réveillés. Si la destinée de Santiag semble déjà close, en est-il de même de celle de ceux qu’il pourchasse ?

Par Phibes, le 24 mars 2008

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