SAY HELLO TO BLACK JACK
Chroniques de psychiatrie (5)

La presse et un groupe de médecins ont réussi à faire parler de ce milieu en espérant que les choses bougent. Finis l’archaïsme et les tortures, finis les jugements guidés par la peur, fini le rejet ?
C’est ce qu’espèrent les docteurs Iseya et Saïto et le journaliste Kadowaki. Affrontant leurs pairs, ils mènent un combat terriblement humain cherchant à reconquérir la dignité pour chacun.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Notre avis sur SAY HELLO TO BLACK JACK #13 – Chroniques de psychiatrie (5)

Cinquième et dernier volume des chroniques de psychiatrie ! La série met en garde contre les mauvais traitements, met en garde contre les préjugés, suggère réflexion et prise de position, essaie de provoquer des vocations. Le constat est rapide. Il faut que les hommes cessent de juger à l’emporte pièce et d’exclure tout ce qui n’est pas physiquement ou intellectuellement standard et rentable.
Le rejet des handicapés est déjà un sujet délicat mais le rejet des handicapés mentaux est tout simplement inavouable. On n’en parle pas. Dans le genre à ma connaissance, il n’existe pas d’autre bande dessinée osant traiter des internés en psychiatrie.

Cette série a le mérite de poser des questions. Ainsi à la question « Les personnes souffrant de troubles mentaux sont-elles dangereuses ? » le mangaka instille une nouvelle notion en guise de réponse. Le problème vient en premier lieu de la question. En effet, elle est absurde car on pourrait tout aussi bien se demander si les diabétiques sont dangereux, ou n’importe qui ! Voilà de quoi comprendre que le travail de fond ne fait que commencer et il reste fort à parier qu’il faudra encore des millénaires avant que l’homme change en profondeur et qu’au même titre qu’un blanc et un noir sont égaux ou qu’un homme et une femme, les personnes souffrantes ne sont ni plus ni moins que des individus lambdas avec leurs difficultés.

Le mangaka est ambitieux et courageux et son dernier paragraphe prouve encore sa détermination à faire changer le monde comme John Lennon, dit-il.
Cette série révolte encore devant les lourdeurs et les inepties des raisonnements qui peuvent mettre au rencard et détruire des vies humaines pas simple désintérêt. Même le graphisme devient profond et l’expressivité de son dessin au trait (voir planche en extrait) nous fait pardonner toutes les erreurs du passé.
En porte parole d’une cause à défendre, la bande dessinée peut être fière de s’afficher. A lire si le genre humain vous interpelle un peu.

Par MARIE, le 26 septembre 2006

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