SEQUANA
Le guetteur mélancolique

Par son patient l’archevêque de Notre Dame de Paris, le docteur Paul-Philippe Treignac a été mis en garde contre l’imminence de problèmes qui allaient secouer Paris et s’est laissé conseiller que quitter momentanément la ville serait la plus sage des décisions.

Comme quoi les spectaculaires inondations qui donnaient à Paris cette année-là un autre visage n’étaient pas les seuls problèmes qui menaçaient la capitale de la France du président Fallières.

Alice, la fille du docteur Treignac, ambitionnant de devenir très prochainement la première femme médecin, n’a pu se résoudre à suivre son père et à laisser ses études alors quasiment terminées. Son ami Thibault, le fils du commissaire Montjour aurait peut-être pu avoir son mot à dire, mais le chemin d’Alice ayant tout juste croisé celui d’un malfrat (un certain Jeannot) qui l’a prise en otage, elle n’avait de toutes façons pour l’heure plus aucun pouvoir d’initiative…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur SEQUANA #1 – Le guetteur mélancolique

Sequana est le nom que donnaient les Gallo-Romains à la déesse de la Seine, et c’est bien dans un Paris en proie à la montée des eaux que se situe l’histoire. Un Paris des caves duquel les rats remontent, donnant à la capitale française un air de zone sinistrée, un Paris gris, sous la pluie incessante, un Paris également sous tensions politiques, bref, un Paris générateur de suspense…

Cet album est le premier que signe le scénariste Léo Henry. Tome 1 d’une trilogie, il dresse un furtif portrait de nombreux protagonistes tous bien différents les uns des autres : un archevêque, une fille de médecin désirant mettre ses pas dans ceux de son père, des malfrats trempant dans le paysage politique ou encore un fils de commissaire. Bien différents donc les uns des autres, mais déjà, dans ce premier volume, reliés par des rencontres dont on ne peut pas encore comprendre les conséquences…

Au dessin, on retrouve Stéphane Perger, celui qui avait été révélé par la série Sir Arthur Benton avec Tarek au scénario. Dans ce contexte d’un Paris piégé par les eaux de la Seine, l’artiste peut laisser éclater son talent de peintre, et dès les toutes premières vignettes, on se régale de la manière qu’il a de dessiner les eaux et les reflets qu’elles offrent. On n’est pas de reste non plus lorsqu’au détour d’une page tournée, on est mis face à la façade de Notre-Dame de Paris en pleine page, finement détaillée, ou à des tableaux comme ceux des dernières pages où l’aquarelle joue elle-même sur sa teneur en eau ; l’eau, véritable personnage de l’histoire…

Sequana est un titre qu’il ne faut pas hésiter à se procurer pour différentes raisons : le dessin, tout d’abord, le contexte historique, ensuite et enfin l’intérêt que fait monter en nous ce premier volet. Une série à ne pas rater, donc.

On aura noté les publicités d’époque ouvrant le bal. Parmi elles, on ne sera pas étonné de voir glissées des réclames pour des marques aux noms de Perger, Henry ou E. Proust ! C’est effectivement aux éditions Emmanuel Proust que paraît ce tome 1, et bien qu’il ait pris le large avec les éditions de La Martinière, l’éditeur n’en a pas profité pour faire trop peau neuve et a gardé le nom et le design de la collection Trilogies à laquelle s’inscrit Sequana.

A découvrir de toute urgence.
 

Par Sylvestre, le 22 mars 2008

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