SERPENT ET LA LANCE (LE)
Ombre-Montagne

Après avoir terminé sa prestigieuse et impressionnante précédente série, Okko, en 2015, nous retrouvons Hub avec Le serpent et la lance qui va s’étaler sur trois gros volumes de 180 pages et qui nous entraîne dans un polar aztèque absolument captivant !

Le pari est audacieux, nous projeter dans un univers relativement peu traité jusque là, bourré de codes culturels très marqués, avec une terminologie que l’on découvre pour la plupart du temps avec ces planches, sans oublier les nombreux noms assez particuliers ! Hub nous transporte dans une intrigue passionnante et extrêmement fluide. Certes, c’est parfois difficile de s’y retrouver dans les noms, mais on s’y habitue très bien, d’une part, et surtout cela fait complètement partie du dépaysement assez habilement géré par l’auteur !
Nous nous immergeons ainsi dans ce monde et ses traditions, nous découvrons ses us et coutumes, les enjeux qui se dessinent derrière ces macabres massacres. Le scénario insiste autant sur l’enquête que sur le cadre de l’histoire, en prenant bien le temps d’installer les personnages, leur histoire, les liens qui les relient (avec des flash back) et tandis que nous glissons dans un polar très prenant, nous plongeons dans une histoire d’enfants/hommes plutôt complexe, le véritable cœur du récit.

Beaucoup de choses nous sont dites, d’autres à peine évoquées et nous devinons que nous ne sommes pas au bout de nos surprises !

L’autre point remarquable c’est le graphisme. Hub s’est incroyablement documenté, travaillant chaque tenue, chaque architecture avec précision, nous nous retrouvons littéralement au centre de cette cité, de ses rues, nous croyons presque entendre les voix des passants ou les cris de joie. Le trait est d’une incroyable finesse, tout en restant extrêmement expressif, plein de charme !

Pour rester cohérent, Hub a donc axé cette nouvelle série sur trois gros volumes, assez épais, et je peux vous assurer que la lecture est réellement intense, on n’en lâche pas une miette du début à la fin !

Bien au delà de n’être qu’un récit historique, ou même un polar, ce premier tome reste une extra-ordinaire performance de BD !

Très conseillé !

Par FredGri, le 29 novembre 2019